Paul Verlaine - Ses 7 poèmes.



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Paul Verlaine - Tous ses poèmes




Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches - Paul Verlaine





Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant - D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime - Paul Verlaine





J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J'ai peur d'un baiser !

Pourtant j'aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh! que j'aime Kate !

C'est Saint-Valentin !
Je dois et je n'ose
Lui dire au matin...
La terrible chose
Que Saint-Valentin !

Elle m'est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise !

J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer:
J'ai peur d'un baiser

J'ai peur d'un baiser - Comme d'une abeille. - Paul Verlaine





O Metz, mon berceau fatidique
Metz violée et plus pudique
Et plus pucelle que jamais !
O ville où riait mon enfance,
O citadelle sans défense
Qu’un chef que la honte devance,
O mère auguste que j’aimais.

O Metz, mon berceau fatidique - Metz violée et plus pudique - Paul Verlaine





Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon coeur D'une langueur Monotone - Paul Verlaine





Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville - Paul Verlaine





Baiser ! rose trémière au jardin des caresses !
Vif accompagnement sur le clavier des dents
Des doux refrains qu'Amour chante en les coeurs ardents
Avec sa voix d'archange aux langueurs charmeresses !


Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser !
volupté non pareille, ivresse inénarrable !
Salut ! l'homme, penché sur ta coupe adorable,
S'y grise d'un bonheur qu'il ne sait épuiser.


Comme le vin du Rhin et comme la musique,
Tu consoles et tu berces, et le chagrin
Expire avec la moue en ton pli purpurin...
Qu'un plus grand, Goethe ou Will, te dresse un vers classique.


Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris,
T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines :
Sois bénin, et pour prix, sur les lèvres mutines
D'Une que je connais, Baiser, descends, et ris.

Baiser ! rose trémière au jardin des caresses ! - Paul Verlaine




Volez de page en page, butinez les vies, les sonnets et les odes, sillonnez la modernité qui bourdonne. Allez,venez, et faites votre miel. Le poème, les mots, sont des cadeaux du ciel.

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