Poème vase - 6 Poèmes sur vase


6 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : évasa évasai évasais évasait évasas évase évasée évasées évases évasez évasiez vase vases vaseuse vaseuses visa visai visais visait visas vise visée visées vises viseuse viseuses visez visiez visité ...


Au vieux roi de Thulé sa maîtresse Adèle
Avait fait en mourant don d'une coupe d'or,
Unique souvenir qu'elle lui laissait d'elle,
Cher et dernier trésor.

Dans ce vase, présent d'une main adorée,
Le pauvre amant dès lors but à chaque festin.
La liqueur en passant par la coupe sacrée
Prenait un goût divin.

Et quand il y portait une lèvre attendrie,
Débordant de son coeur et voilant son regard,
Une larme humectait la paupière flétrie
Du noble et doux vieillard.

Il donna tous ses biens, sentant sa fin prochaine,
Hormis toi, gage aimé de ses amours éteints ;
Mais il n'attendit point que la Mort inhumaine
T'arrachât de ses mains.

Comme pour emporter une dernière ivresse,
Il te vida d'un trait, étouffant ses sanglots,
Puis, de son bras tremblant surmontant la faiblesse,
Te lança dans les flots.

D'un regard déjà trouble il te vit sous les ondes
T'enfoncer lentement pour ne plus remonter :
C'était tout le passé que dans les eaux profondes
Il venait de jeter.

Et son coeur, abîmé dans ses regrets suprêmes,
Subit sans la sentir l'atteinte du trépas.
En sa douleur ses yeux qui s'étaient clos d'eux-mêmes
Ne se rouvrirent pas.

Coupe des souvenirs, qu'une liqueur brûlante
Sous notre lèvre avide emplissait jusqu'au bord,
Qu'en nos derniers banquets d'une main défaillante
Nous soulevons encor,

Vase qui conservais la saveur immortelle
De tout ce qui nous fit rêver, souffrir, aimer,
L'oeil qui t'a vu plonger sous la vague éternelle
N'a plus qu'à se fermer.
La coupe du roi de Thulé
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 661 votes

Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,
Ô
vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et
t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et
que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus
ironiquement accumuler les lieues
Qui
séparent mes bras des immensités bleues.
Je
m'avance à l'attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme
après un cadavre un choeur de vermisseaux,
Et
je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu
cette froideur par où tu m'es plus belle !
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 998 votes