Poème luisante - 3 Poèmes sur luisante


3 poèmes


Phonétique : liaisonnâtes luisante luisantes luisants


La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier
s'est mise en route, emportant ses petits
Sur
son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le
trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les
hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le
long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant
sur le ciel des yeux appesantis
Par
le morne regret des chimères absentes.

Du
fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les
regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle
, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait
couler le rocher et fleurir le désert
Devant
ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L
'empire familier des ténèbres futures.
Bohémiens en voyage
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1118 votes


Dans le lit plein ton corps se simplifie
Sexe
liquide univers de liqueur
Liant
des flots qui sont autant de corps
Entiers
complets de la nuque aux talons
Grappe
sans peau grappe-mère en travail
Grappe
servile et luisante de sang
Entre
les seins les cuisses et les fesses
Régentant
l'ombre et creusant la chaleur
Lèvre
étendue à l'horizon du lit
Sans
une éponge pour happer la nuit
Et
sans sommeil pour imiter la mort.

Frapper
la femme monstre de sagesse
Captiver
l'homme à force de patience
Doucer
la femme pour éteindre l'homme
Tout
contrefaire afin de tout réduire
Autant
rêver d'être seul et aveugle.

Je
n'ai de cœur qu'en mon front douloureux.

L
'après-midi nous attendions l'orage
Il
éclatait lorsque la nuit tombait
Et
les abeilles saccageaient la ruche
Puis
de nos mains tremblantes maladroites
Nous
allumions par habitude un feu
La
nuit tournait autour de sa prunelle
Et
nous disions je t'aime pour y voir.

Le
temps comblé la langue au tiers parfum
Se
retenait au bord de chaque bouche
Comme
un mourant au bord de son salut
Jouer
jouir n'était plus enlacés
Du
sol montait un corps bien terre à terre
L
'ordre gagnait et le désir pesait
Branche
maîtresse n'aimait plus le vent

Par
la faute d'un corps sourd
Par
la faute d'un corps mort
D
'un corps injuste et dément.

Puisqu'il le faut
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1043 votes