Poème enigmatique - 2 Poèmes sur enigmatique


2 poèmes


Phonétique : enneigeâmes enneigement enneigements ennuageâmes


Je croyais que l'amour c'était toi seul. J'entends
Soudain
l'étrange et pur silence du printemps !
Le
soir n'arrive point à l'heure coutumière :
Ce
doux prolongement de rêveuse lumière
Est
comme un messager qui dans le drame accourt
Et
puis d'abord se tait. - Je croyais que l'amour
C
'était toi seul, avec, serrés sur ton visage,
La
musique, les cieux, les climats, les voyages.
Mais
plus énigmatique, et plus réelle aussi,
Le
doigt levé, ainsi que, Saint Jean, de Vinci,
Écoutant
je ne sais quelle immense nouvelle,
L
'heure, qui se maintient et lentement chancelle,
Me
fixe d'un regard où les siècles ont mis
Le
secret fraternel à mon esprit promis...

Le
vent s'essaye et tombe. Au loin un chien aboie.

Toi
qui fus la douleur dont j'avais fait ma joie,
Toi
par qui je portais, mendiant, un trésor,
Qui
fus mon choix soudain et pourtant mon effort,
Toi
que mon coeur vantait, en appelant sa chance
Cette
ardente, servile, oppressante souffrance
De
sentir tout mon être entravé par ton corps,
Toi
qui fus mon salut et mon péril extrême,
Se
, pourrait-il ce soir que, plus fort que toi-même,
L
'éternel univers fût vraiment ce que j'aime ?...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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Si je n'aimais que toi en toi
Je
guérirais de ton visage,
Je
guérirais bien de ta voix
Qui
m'émeut comme lorsqu'on voit,
Dans
le nocturne paysage,
La
lune énigmatique et sage,
Qui
nous étonne chaque fois.

-
Si c'était toi par qui je rêve,
Toi
vraiment seul, toi seulement,
J
'observerais tranquillement
Ce
clair contour, cette âme brève
Qui
te commence et qui t'achève.

Mais
à cause de nos regards,
À
cause de l'insaisissable,
À
cause de tous les hasards,
Je
suis parmi toi haute et stable
Comme
le palmier dans les sables;

Nous
sommes désormais égaux,
Tout
nous joint, rien ne nous sépare,
Je
te choisis si je compare;
-
C'est toi le riche et moi l'avare,
C
'est toi le chant et moi l'écho,
Et
t'ayant comblé de moi-même,
Ô
visage par qui je meurs,
Rêves
, désirs, parfums, rumeurs,
Est-ce
toi ou bien moi que j'aime ?
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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