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3 poèmes


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Encore un premier jour de l'an
Que le temps nous apporte !
Cette
date donne l'élan
Aux vœux de toute sorte.
Puissiez-vous
, gais et bien portants,
Quand reviendra la fête,
En
faire encore après cent ans...
Oui, je vous le souhaite !

Ménages
où l'on voit lié
Le printemps et l'automne,
Vieux
maris, près de vos moitiés
Que jeunesse aiguillonne,
A
bon droit, vous en attendez
Fidélité parfaite,
Pur
amour, serments bien gardés...
Oui, je vous en souhaite !

Que
de badauds ambitieux,
Pour s'enrichir plus vite,
Chez
nous plongent à qui mieux mieux
En pleine commandite !
Toute
action pour spéculer
Leur est de bonne emplette ;
Les
dividendes vont grêler...
Oui, je leur en souhaite !

La
liberté devra beaucoup
A la nouvelle Chambre.
On
va te limer sur son cou
Vil carcan de septembre !
Source
de salutaires lois,
La Réforme complète
Même
au génie offre des droits...
Oui, je vous en souhaite !

Nos
diplomates couards et mous,
Que partout on brocarde,
Au
lieu de se mettre à genou,
Sauront se mettre en garde.
Le
coq du peuple souverain
Redressera sa crête,
Le
long des frontières du Rhin...
Oui, je le lui souhaite !

On
promet des amendements
A nos taxes trop dures ;
On
sape les gros traitements,
Les grasses sinécures.
L
'Amérique sur nos écus
N'enverra plus de traite ;
Les
princes ne quêteront plus...
Oui, je vous en souhaite !

Notre
théâtre n'est plus veuf
Veuf de la tragédie.
Il
en naît une à l'esprit neuf,
A la sphère agrandie.
Dumas
de sa mémoire l'eût,
C'est Ida qui l'allaite,
Et
l'art en attend son salut...
Oui, je le lui souhaite !

Qui
trop embrasse mal étreint,
Nous dit un vieil adage,
Je
vais d'un souhait plus restreint
Français, vous faire hommage.
Par
les complots qu'on voit pleuvoir,
Puisse dans sa couchette
Chacun
de vous dormir ce soir...
Oui, je vous le souhaite !
Mes souhaits de bonne année
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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On ne peut trop louer trois sortes de personnes :
Les dieux, sa maîtresse, et son roi.
Malherbe le disait ; j'y souscris, quant à moi :
Ce sont maximes toujours bonnes.
La louange chatouille et gagne les esprits.
Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.
Voyons comme les dieux l'ont quelquefois payée.

Simonide
, avait entrepris
L'éloge d'un athlète ; et la chose essayée,
Il trouva son sujet plein de récits tout nus.
Les parents de l'athlète étaient gens inconnus ;
Son père, un bon bourgeois ; lui, sans autre mérite ;
Matière infertile et petite.
Le poète d'abord parla de son héros.
Après en avoir dit ce qu'il en pouvait dire,
Il se jette à côté, se met sur le propos
De Castor et Pollux ; ne manque pas d'écrire
Que leur exemple était aux lutteurs glorieux ;
Élève leurs combats, spécifiant les lieux
Où ces frères s'étaient signalés davantage ;
Enfin l'éloge de ces dieux
Faisait les deux tiers de l'ouvrage.
L'athlète avait promis d'en payer un talent ;
Mais quand il le vit, le galand
N'en donna que le tiers ; et dit fort franchement
Que Castor et Pollux acquittassent le reste.
" Faites-vous contenter par ce couple céleste.
Je vous veux traiter cependant :
Venez souper chez moi ; nous ferons bonne vie :
Les conviés sont gens choisis,
Mes parents, mes meilleurs amis ;
Soyez donc de la compagnie. "
Simonide promit. Peut-être qu'il eut peur
De perdre, outre son dû, le gré de sa louange.
Il vient : l'on festine, l'on mange.
Chacun étant en belle humeur,
Un domestique accourt, l'avertit qu'à la porte
Deux hommes demandaient à le voir promptement.
Il sort de table ; et la cohorte
N'en perd pas un seul coup de dent.
Ces deux hommes étaient les gémeaux de l'éloge.
Tous deux lui rendent grâce ; et pour prix de ses vers,
Ils l'avertissent qu'il déloge,
Et que cette maison va tomber à l'envers.
La prédiction en fut vraie.
Un pilier manque ; et le plafonds,
Ne trouvant plus rien qui l'étaie,
Tombe sur le festin, brise plats et flacons,
N'en fait pas moins aux échansons.
Ce ne fut pas le pis ; car pour rendre complète
La vengeance due au poète,
Une poutre cassa les jambes à l'athlète,
Et renvoya les conviés
Pour la plupart estropiés.
La Renommée eut soin de publier l'affaire :
Chacun cria miracle. On doubla le salaire
Que méritaient les vers d'un homme aimé des dieux.
Il n'était fils de bonne mère
Qui, les payant à qui mieux mieux,
Pour ses ancêtres n'en fit faire.

Je
reviens à mon texte, et dis premièrement
Qu'on ne saurait manquer de louer largement
Les dieux et leurs pareils ; de plus, que Melpomène

Souvent
, sans déroger, trafique de sa peine ;
Enfin qu'on doit tenir notre art en quelque prix.
Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce :
Jadis l'Olympe et le Parnasse
Étaient frères et bons amis.
Simonide préservé par les Dieux.
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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