Poème claires - 5 Poèmes sur claires
5 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : celer cèlera cèlerai cèlerais cèlerait cèleras céleri céleris célérité cellérier cellérière cellérières cellériers cellier celliers ciliaire ciliaires ciller cillera cillerai cillerais cillerait cilleras clair Claire claire claires clairet clairière ...
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 682 votesEndymion s'endort sur le mont solitaire,
Lui que Phœbé la nuit visite avec mystère,
Qu'elle adore en secret, un enfant, un pasteur.
Il est timide et fier, il est discret comme elle ;
Un charme grave au choix d'une amante immortelle
A désigné son front rêveur.
C'est lui qu'elle cherchait sur la vaste bruyère
Quand, sortant du nuage où tremblait sa lumière,
Elle jetait au loin un regard calme et pur,
Quand elle abandonnait jusqu'à son dernier voile,
Tandis qu'à ses côtés une pensive étoile
Scintillait dans l'éther obscur.
Ô Phœbé ! le vallon, les bois et la colline
Dorment enveloppés dans ta pâleur divine ;
À peine au pied des monts flotte un léger brouillard.
Si l'air a des soupirs, ils ne sont point sensibles ;
Le lac dans le lointain berce ses eaux paisibles
Qui s'argentent sous ton regard.
Non, ton amour n'a pas cette ardeur qui consume.
Si quelquefois, le soir, quand ton flambeau s'allume,
Ton amant te contemple avant de s'endormir,
Nul éclat qui l'aveugle, aucun feu qui l'embrase ;
Rien ne trouble sa paix ni son heureuse extase ;
Tu l'éclaires sans l'éblouir.
Tu n'as pour le baiser que ton rayon timide,
Qui vers lui mollement glisse dans l'air humide,
Et sur sa lèvre pâle expire sans témoin.
Jamais le beau pasteur, objet de ta tendresse,
Ne te rendra, Phœbé, ta furtive caresse,
Qu'il reçoit, mais qu'il ne sent point.
Il va dormir ainsi sous la voûte étoilée
Jusqu'à l'heure où la nuit, frissonnante et voilée,
Disparaîtra des cieux t'entraînant sur ses pas.
Peut-être en s'éveillant te verra-t-il encore
Qui, t'effaçant devant les rougeurs de l'aurore,
Dans ta fuite lui souriras.
Endymion
Poèmes de Louise Ackermann
Citations de Louise Ackermann
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeRubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;
Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays ;
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;
Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;
Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats ;
Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;
Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;
Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C'est pour les cœurs mortels un divin opium !
C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
Les Phares
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