Poème aiche - 15 Poèmes sur aiche
15 poèmes
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Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 660 votesUne princesse, au fond des bois,
A dormi cent ans autrefois,
Oui, cent beaux ans, tout d'une traite.
L'enfant, dans sa fraîche retraite,
Laissait courir le temps léger.
Tout sommeillait à l'entour d'elle :
La brise n'eût pas de son aile
Fait la moindre feuille bouger ;
Le flot dormait sur le rivage ;
L'oiseau, perdu dans le feuillage,
Était sans voix et sans ébats ;
Sur sa tige fragile et verte
La rose restait entr'ouverte :
Cent printemps ne l'effeuillaient pas !
Le charme eût duré, je m'assure,
À jamais, sans le fils du roi.
Il pénétra dans cet endroit,
Et découvrit par aventure
Le trésor que Dieu lui gardait.
Un baiser, bien vite, il dépose
Sur la bouche qui, demi-close,
Depuis un siècle l'attendait.
La dame, confuse et vermeille,
À cet inconnu qui l'éveille
Sourit dans son étonnement.
Ô surprise toujours la même !
Sourire ému ! Baiser charmant !
L'amour est l'éveilleur suprême,
L'âme, la Belle au bois dormant.
La Belle au Bois dormant
Poèmes de Louise Ackermann
Citations de Louise Ackermann
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 639 votesAutrefois on vouait un saint culte au grand âge.
Quand sur le sol tremblaient les autels chancelants,
Un seul restait debout au milieu de l'orage,
L'autel des cheveux blancs.
La vieillesse toujours, et dans Rome et dans Sparte,
Fut l'arbitre des lois et du gouvernement.
Le respect des vieillards de toute ancienne charte
Etait le fondement.
Les jeunes gens couraient près d'une tête blanche,
Qu'il était beau ce nœud qui, toujours enlacé,
Liait le front adulte au front que le temps penche,
Le présent au passé !
Hélas ! elle n'est plus, cette ère de foi sainte !
La vieillesse a perdu son antique pavois.
Elle a suivi les Dieux : sa latrie est éteinte
Dans les mœurs, dans les lois.
En notre âge pervers, pour la jeune moustache
On a plus de respect que pour les blancs cheveux.
Le vieillard-aujourd'hui n'est plus qu'une ganache,
Un radoteur, un vieux.
Mais ce n'est point assez qu'on lance l’anathème,
De nos jours, au vieillard autrefois vénéré.
Le siècle peut montrer un vieillard... ô blasphème !
Fraîchement décoré !!!
Décoré ! c'est passer les bornes de l'insulte.
Décorer un vieillard ! Un homme infirme encore !
C'est digne d'un pouvoir qui garde pour tout culte
Le culte du Veau d'or.
N'as-tu donc tant vécu que pour cette avanie ?
La croix, ô Montlosier, la croix ! affreux malheur !
C'est un lourd cauchemar qui, dans ton insomnie,
Pèsera sur ton cœur !
A quoi donc t'ont servi les nombreuses pituites
Et l'honneur amassés depuis quatre-vingts ans ?
Et tes anciens combats contre les noirs jésuites,
Et tes patois récents ?
Quand des petits journaux la lanière te blesse,
Le pouvoir, te laissant dans un triste abandon,
Tare grotesquement ta robe de vieillesse
De son rouge cordon.
C’est montrer peu d'égards pour ta noble perruque.
Le régime qu'on voit, de ton âge envieux,
Traiter si lestement ta poitrine caduque,
Ne sera jamais vieux.
Toi qui portes si bien le poids de ton grand âge,
Puisse-tu, retrouvant ta primitive ardeur,
Avec la même force et le même courage
Porter ta croix d'honneur !
La vieillesse
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