Poème +Vint - 11 Poèmes sur +Vint
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Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 616 votesQuel était ton désir et ta crainte secrète ?
Quoi ! le voeu de ton coeur, ta Muse trop discrète
Rougit-elle de l'exprimer ?
Alcée, on reconnaît l'amour à ce langage.
Sapho feint vainement que ton discours l'outrage,
Sapho sait que tu vas l'aimer.
Tu l'entendais chanter, tu la voyais sourire,
La fille de Lesbos, Sapho qui sur sa lyre
Répandit sa grâce et ses feux.
Sa voix te trouble, Alcée, et son regard t'enflamme
Tandis que ses accents pénétraient dans ton âme,
Sa beauté ravissait tes yeux.
Que devint ton amour ? L'heure qui le vit naître
L'a-t-elle vu mourir ? Vénus ailleurs peut-être
Emporta tes voeux fugitifs.
Mais le parfum du coeur jamais ne s'évapore ;
Même après deux mille ans je le respire encore
Dans deux vers émus et craintifs.
Deux vers d'Alcée
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Tes
yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa
Les Yeux d'Elsa
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