Poème lit - 92 Poèmes sur lit


92 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai hâlais hâlait hâlas hâlât hâle hâlé hâlée hâlées hâles hâlés héla hélai hélais hélait hélas hélât ...


Elle demeure en son palais, près du Bosphore,
la lune s'étend comme en un lit nacré
Sa
bouche est interdite et son corps est sacré,
Et
nul être, sauf moi, n'osa l'étreindre encore.

Des
nègres cauteleux la servent à genoux
Humbles
, ils ont pourtant des regards de menace
Fugitifs
à l'égal d'un éclair roux qui passe
Leur
sourire est très blanc et leurs gestes sont doux

Ils
sont ainsi mauvais parce qu'ils sont eunuques
Et
que celle que j'aime a des yeux sans pareils,
Pleins
d'abîmes, de mers, de déserts, de soleils,
Qui
font vibrer d'amour les moelles et les nuques.

Leur
colère est le cri haineux de la douleur
Et
moi, je les excuse en la sentant si belle,
Si
loin d'eux à jamais, si près de moi Pour elle,
Elle
les voit souffrir en mordant une fleur.

J
'entre dans le palais baigné par l'eau charmante,
l'ombre est calme, où le silence est infini,
, sur les tapis frais plus qu'un herbage uni,
Glissent
avec lenteur les pas de mon amante.

Ma
Sultane aux yeux noirs m'attend, comme autrefois.
Des
jasmins enlaceurs voilent les jalousies
J
'admire, en l'admirant, ses parures choisies,
Et
mon âme s'accroche aux bagues de ses doigts.

Nos
caresses ont de cruels enthousiasmes
Et
des effrois et des rires de désespoir
Plus
tard une douceur tombe, semblable au soir,
Et
ce sont des baisers de soeur, après les spasmes.

Elle
redresse un pli de sa robe, en riant
Et
j'évoque son corps mûri par la lumière
Auprès
du mien, dans quelque inégal cimetière,
Sous
l'ombre sans terreur des cyprès d'orient.
Elle demeure en son palais
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle
, je servis ta volupté cruelle…
Je
pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs,
Ton
corps d’Immortelle.

Et
ma chair connut le soleil de ta chair…
J’etreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.

Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…

Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbos
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kupôs,
Dans l’ardeur d’un songe.
Je t’ai possédée
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