Poème parfume - 10 Poèmes sur parfume


10 poèmes


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J’ai ruiné mon cœur, j’ai dévasté mon âme
Et je suis aujourd’hui le mendiant d’amour :
Des souvenirs, pareils à la vermine infâme,
Me rongent à la face implacable du jour.
J’ai ruiné mon cœur, j’ai dévasté mon âme
Et je viens lâchement implorer du destin
Un reflet de tes yeux au caprice divin,
O forme fugitive, ô pâleur parfumée
Si prodigalement, si largement aimée !

J’ai cherché ton regard dans les yeux étrangers,
J’ai cherché ton baiser sur des lèvres fuyantes ;
La vigne qui rougit au soleil des vergers
M’a versé dans ses flots le rire des Bacchantes ;
J’ai cherché ton regard dans les yeux étrangers
Sans libérer mon cœur de tes âpres caresses.
Et, comme les soupirs des plaintives maîtresses
Qui pleurent dans la nuit un été sans retour,
J’entends gémir l’écho des paroles d’amour.

O forme fugitive, ô pâleur parfumée,
Incertaine douceur arrachée au destin,
Si prodigalement, si largement aimée,
J’ai perdu ton sourire au caprice divin ;
O forme fugitive, ô pâleur parfumée,
Tu m’as fait aujourd’hui le mendiant d’amour
Étalant à la face implacable du jour
La douleur sans beauté d’une misère infâme…
J’ai ruiné mon cœur, j’ai dévasté mon âme.
J’ai ruiné mon cœur
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je
donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je
lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.

Je
te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant
de couchants et tant de mers et tant de roses.

Ces
yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur
le terrible autel de l’antique Eleusis,

Sur
Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur
la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai
vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes
, parmi les chants et les lourdes odeurs.

Venise
qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et
Florence qui fut la maîtresse de Dante.

J’ai
vu l’Helladepleure un écho de syrinx,
Et
l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,

J’ai
vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces
lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.

J’ai
vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et
ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

Au
hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai
vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai
vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et
les étangs sacrés près des temples hindous,

Ces
templessurvit l’inutile sagesse…
Je
te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !

Je
reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi
que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
Poèmes de Renée Vivien

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