Poème Crois - 37 Poèmes sur Crois


37 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : âcre âcres âcreté cérat cicéro cicéros cira cirai cirais cirait ciras cirât cire ciré cirée cirées cirer cirera cirerai cirerais cirerait cireras cires cirés cireur cireurs cirier cirière cirières ...


Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,
Femme
impure ! L'ennui rend ton âme cruelle.
Pour
exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il
te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes
yeux, illuminés ainsi que des boutiques
Et
des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent
insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans
connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine
aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire
instrument, buveur du sang du monde,
Comment
n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant
tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La
grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne
t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand
la nature, grande en ses desseins cachés,
De
toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
-
De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô
fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 983 votes


J'ai cru pouvoir briser la profondeur de l'immensité
Par
mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je
me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme
un mort raisonnable qui a su mourir
Un
mort non couronné sinon de son néant
Je
me suis étendu sur les vagues absurdes
Du
poison absorbé par amour de la cendre
La
solitude m'a semblé plus vive que le sang

Je
voulais désunir la vie
Je
voulais partager la mort avec la mort
Rendre
mon cour au vide et le vide à la vie
Tout
effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni
rien devant ni rien derrière rien entier
J
'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J
'avais éliminé l'hivernale ossature
Du
vou qui s'annule

Tu
es venue le feu s'est alors ranimé
L
'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et
la terre s'est recouverte
De
ta chair claire et je me suis senti léger
Tu
es venue la solitude était vaincue
J
'avais un guide sur la terre je savais
Me
diriger je me savais démesuré
J
'avançais je gagnais de l'espace et du temps

J
'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La
vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le
sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait
à l'aurore des regards confiants
Les
rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta
bouche était mouillée des premières rosées
Le
repos ébloui remplaçait la fatigue
Et
j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.

Les
champs sont labourés les usines rayonnent
Et
le blé fait son nid dans une houle énorme
La
moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien
n'est simple ni singulier
La
mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La
forêt donne aux arbres la sécurité
Et
les murs des maisons ont une peau commune
Et
les routes toujours se croisent.

Les
hommes sont faits pour s'entendre
Pour
se comprendre pour s'aimer
Ont
des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont
des enfants sans feu ni lieu
Qui
réinventeront les hommes
Et
la nature et leur patrie
Celle
de tous les hommes
Celle
de tous les temps.

La mort, l'amour la vie
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1105 votes