Poème amour+plus - 107 Poèmes sur amour+plus


107 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : aimer aimera aimerai aimerais aimerait aimeras amarra amarrai amarrais amarrait amarras amarrât amarre amarré amarrée amarrées amarres amarrés amer amère amères amerri amerris amerrit amerrît amers amirauté amorça amorçai ...


Hans Carvel prit sur ses vieux ans
Femme
jeune en toute manière;
Il
prit aussi soucis cuisants;
Car
l'un sans l'autre ne va guère.

Babeau
(c'est la jeune femelle, Fille du bailli Concordat)
Fut
du bon poil, ardente, et belle
Et
propre à l'amoureux combat.
Carvel
craignant de sa nature
Le
cocuage et les railleurs,
Alléguait
à la créature

Et
la Légende, et l'Ecriture,
Et
tous les livres les meilleurs:
Blâmait
les visites secrètes;
Frondait
l'attirail des coquettes,
Et
contre un monde de recettes,
Et
de moyens de plaire aux yeux,

Invectivait
tout de son mieux.
A
tous ces discours la galande
Ne
s'arrêtait aucunement;
Et
de sermons n'était friande
A
moins qu'ils fussent d'un amant.
Cela
faisait que le bon sire

Ne
savait tantôt plus qu'y dire,
Eut
voulu souvent être mort.
Il
eut pourtant dans son martyre
Quelques
moments de réconfort:
L
'histoire en est très véritable.
Une
nuit, qu'ayant tenu table,

Et
bu force bon vin nouveau,
Carvel
ronflait près de Babeau,
Il
lui fut avis que le diable
Lui
mettait au doigt un anneau,
Qu
'il lui disait..: Je sais la peine
Qui
te tourmente, et qui te gène ;

Carvel
, j'ai pitié de ton cas,
Tiens
cette bague, et ne la lâches.
Car
tandis qu'au doigt tu l'auras,
Ce
que tu crains point ne seras,
Point
ne seras sans que le saches.
Trop
ne puis vous remercier,

Dit
Carvel, la faveur est grande.
Monsieur
Satan, Dieu vous le rende,
Grand
merci Monsieur l'aumônier
Là-dessus
achevant son somme,
Et
les yeux encore aggraves,
Il
se trouva que le bon homme

Avait
le doigt ou vous savez.
L'anneau d'Hans Carvel
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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L'aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin,
Qui
droit à son terrier s'enfuyait au plus vite.
Le
trou de l'escarbot se rencontre en chemin.
Je
laisse à penser si ce gîte
Était
sûr ; mais où mieux ? Jean Lapin s'y blottit.
L
'aigle fondant sur lui nonobstant cet asile,
L
'escarbot intercède, et dit :
" Princesse
des oiseaux, il vous est fort facile
D
'enlever malgré moi ce pauvre malheureux ;
Mais
ne me faites pas cet affront, je vous prie ;
Et
puisque Jean Lapin vous demande la vie,
Donnez-la-lui
, de grâce, ou l'ôtez à tous deux :
C
'est mon voisin, c'est mon compère. "
L
'oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot,
Choque
de l'aile l'escarbot,
L
'étourdit, l'oblige à se taire,
Enlève
Jean Lapin. L'escarbot indigné
Vole
au nid de l'oiseau, fracasse, en son absence,
Ses
œufs, ses tendres œufs, sa plus douce espérance :
Pas
un seul ne fut épargné.
L
'aigle étant de retour, et voyant ce ménage,
Remplit
le ciel de cris : et pour comble de rage,
Ne
sait sur qui venger le tort qu'elle a souffert.
Elle
gémit en vain : sa plainte au vent se perd.
Il
fallut pour cet an vivre en mère affligée.
L
'an suivant, elle mit son nid en lieu plus haut.
L
'escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut :
La
mort de Jean Lapin derechef est vengée.
Ce
second deuil fut tel, que l'écho de ces bois
N
'en dormit de plus de six mois.
L
'oiseau qui porte Ganymède
Du
monarque des dieux enfin implore l'aide,
Dépose
en son giron ses œufs, et croit qu'en paix
Ils
seront dans ce lieu ; que pour ses intérêts,
Jupiter
se verra contraint de les défendre :
Hardi
qui les iraitprendre.
Aussi
ne les y prit-on pas.
Leur
ennemi changea de note,
Sur
la robe du dieu fit tomber une crotte ;
Le
dieu la secouant jeta les œufs à bas.
Quand
l'aigle sut l'inadvertance,
Elle
menaça Jupiter
D
'abandonner sa cour, d'aller vivre au désert,
De
quitter toute dépendance,
Avec
mainte autre extravagance.
Le
pauvre Jupiter se tut :
Devant
son tribunal l'escarbot comparut,
Fit
sa plainte, et conta l'affaire.
On
fit entendre à l'aigle enfin qu'elle avait tort.
Mais
, les deux ennemis ne voulant point d'accord,
Le
monarque des dieux s'avisa, pour bien faire,
De
transporter le temps où l'aigle fait l'amour
En
une autre saison, quand la race escarbote
Est
en quartier d'hiver, et, comme la marmotte,
Se
cache et ne voit point le jour.

L'Aigle et l'Escarbot
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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