Poème sur+le+temps - 83 Poèmes sur sur+le+temps


83 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : Sard sari saris saros sarrau sarraus saur saura saurai saurais saurait sauras saurât saure sauré saurée saurées saurer saurera saurerai saurerais saurerait saureras saures saurés sauri saurie sauries saurir ...


Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô
boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase
! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des
souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je
la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !


La
langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout
un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit
dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme
d'autres esprits voguent sur la musique,
Le
mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.


J
'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se
pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes
tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu
contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De
voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :


Un
port retentissant où mon âme peut boire
A
grands flots le parfum, le son et la couleur ;
les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent
leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D
'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.


Je
plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans
ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et
mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura
vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis
bercements du loisir embaumé !


Cheveux
bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous
me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur
les bords duvetés de vos mèches tordues
Je
m'enivre ardemment des senteurs confondues
De
l'huile de coco, du musc et du goudron.


Longtemps
! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera
le rubis, la perle et le saphir,
Afin
qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N
'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
je hume à longs traits le vin du souvenir ?

La chevelure
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Un soir de pauvreté comme il en est encore
Dans
les rapports de mer et les hôtels meublés
Il
arrive qu'on pense à des femmes capables
De
vous grandir en un instant de vous lancer
Par-dessus
le feston doré des balustrades
Vers
un monde de rocs et de vaisseaux hantés
Les
filles de la pluie sont douces si je hèle
A
travers un brouillard infiniment glacé
Leur
corps qui se refuse et la noire dentelle
Qui
pend de leurs cheuveux comme un oiseau blessé
Nous
ne dormirons pas dans des chambres offertes
A
la complicité nocturne des amants
Nous
avons en commun dans les cryptes d'eau verte
Le
hamac déchiré du même bâtiment
Et
nous veillons sur nous comme on voit les pleureuses
Dans
le temps d'un amour vêtu de cécité
A
genoux dans la gloire obscure des veilleuses
Réchauffé
de leurs mains le front prédestiné.


Femmes d'Ouessant
Poèmes de René-Guy Cadou

Citations de René-Guy Cadou
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