Poème +Ils - 99 Poèmes sur +Ils


99 poèmes


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O mon coeur j'ai connu la triste et belle joie
D
'être trahi d'amour et de l'aimer encore
O
mon coeur mon orgueil je sais je suis le roi
Le
roi que n'aime point la belle aux cheveux d'or

Rien
n'a dit ma douleur à la belle qui dort
Pour
moi je me sens fort mais j'ai pitié de toi
O
mon coeur étonné triste jusqu'à la mort
J
'ai promené ma rage en les soirs blancs et froids

Je
suis un roi qui n'est pas sûr d'avoir du pain
Sans
pleurer j'ai vu fuir mes rêves en déroute
Mes
rêves aux yeux doux au visage poupin

Pour
consoler ma gloire un vent a dit Ecoute
Elève-toi
toujours. Ils te montrent la route
Les
squelettes de doigts terminant les sapins
Stavelot
Poèmes de Guillaume Apollinaire

Citations de Guillaume Apollinaire
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Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai
vu tous les soleils y venir se mirer
S'y
jeter à mourir tous les désespérés
Tes
yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À
l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis
le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été
taille la nue au tablier des anges
Le
ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les
vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes
yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes
yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le
verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère
des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept
glaives ont percé le prisme des couleurs
Le
jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris
troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes
yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par
où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque
le coeur battant ils virent tous les trois
Le
manteau de Marie accroché dans la crèche

Une
bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour
toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop
peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il
leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant
accaparé par les belles images
Écarquille
les siens moins démesurément
Quand
tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On
dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils
des éclairs dans cette lavande
Des
insectes défont leurs amours violentes
Je
suis pris au filet des étoiles filantes
Comme
un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai
retiré ce radium de la pechblende
Et
j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô
paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes
yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il
advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur
des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi
je voyais briller au-dessus de la mer
Les
yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Les Yeux d'Elsa
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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