Poème +Un - 415 Poèmes sur +Un


415 poèmes


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Il s’ouvre par delà toute science humaine
Un
vide dont la Foi fut prompte à s’emparer.
De
cet abîme obscur elle a fait son domaine ;
En
s’y précipitant elle a cru l’éclairer.
Eh
bien ! nous t’expulsons de tes divins royaumes,
Dominatrice
ardente, et l’instant est venu :
Tu
ne vas plus savoirloger tes fantômes ;
Nous
fermons l’Inconnu.

Mais
ton triomphateur expiera ta défaite.
L’homme
déjà se trouble, et, vainqueur éperdu,
Il
se sent ruiné par sa propre conquête :
En
te dépossédant nous avons tout perdu.
Nous
restons sans espoir, sans recours, sans asile,
Tandis
qu’obstinément le Désir qu’on exile
Revient
errer autour du gouffre défendu.


Le Positivisme
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que
des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui !
Mais en m'écoutant si vous alliez pâlir ?
Si
, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous
maudissez la voix énergique et stridente
Qui
vous aura fait tressaillir ?

Pourtant
, quand je m'élève à des notes pareilles,
Je
ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même
les plus craintifs n'ont point à s'alarmer ;
L
'accent désespéré sans doute ici domine,
Mais
je n'ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour
le plaisir de blasphémer.

Comment ?
la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout
, contre l'effort des erreurs séculaires ;
La
Vérité combat pour s'ouvrir un chemin ;
Et
je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?
Quoi !
ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En
est-il moins un cœur humain ?

Est-ce
ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D
'ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?
Si
votre Dieu surtout m'inspire des soupçons ?
Si
la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et
si j'ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti
courir tous les frissons ?

Jouet
depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon
bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.
La
foudre seule encore à ses signaux répond.
Le
voyant en péril et loin de toute escale,
Au
lieu de m'enfermer tremblante à fond de cale,
J
'ai voulu monter sur le pont.

À
l'écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J
'ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis
, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au
risque d'encourir l'anathème ou le blâme,
À
deux mains j'ai saisi ce livre de mon âme,
Et
j'ai lancé par-dessus bord.

C
'est mon trésor unique, amassé page à page.
À
le laisser au fond d'une mer sans rivage
Disparaître
avec moi je n'ai pu consentir.
En
dépit du courant qui l'emporte ou l'entrave,
Qu
'il se soutienne donc et surnage en épave
Sur
ces flots qui vont m'engloutir !


Paris, 7 janvier 1874.


Mon Livre
Poèmes de Louise Ackermann

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