Poème prodigue - 6 Poèmes sur prodigue


6 poèmes


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Grâce au hasard qui sur nous règne en maître,
Ici
nos pas ont pu se rencontrer.
Je
pars demain, et pour jamais peut-être
Dans
son caprice il va nous séparer.
Si
les conseils que ma bouche inconnue
A
prodigués à votre jeune foi
N
'ont point glissé sur votre âme ingénue,
Ma
chère enfant, souvenez-vous de moi.

J
'ai vingt-cinq ans, et beaucoup sont fanées
Parmi
les fleurs de mon heureux printemps.
Vous
, sur vos doigts vous comptez vos années
Et
d'avenir vos jours sont éclatants.
Pourquoi
vit-on ? Vous l'ignorez encore...
Longtemps
déjà j'ai creusé ce pourquoi.
Que
mon matin vaille au moins votre aurore !
Ma
chère enfant, souvenez-vous de moi.

Tout
est plaisir pour votre belle enfance,
Tout
, excepté l'ennui d'une leçon.
Mais
à grands pas la jeunesse s'avance ;
A
ce forban il faut payer rançon.
Bien
des soucis vous viendront avec elle !
Des
passions vous subirez la loi.
Sous
le fardeau si votre cœur chancelé,
Ma
chère enfant, sou venez-vous de moi.

De
votre vie, heureuse et pacifique,
Rien
ne pourra jamais troubler le cours.
Trop
loin de vous souffle la politique
Noir
ouragan qui bat nos plus beaux jours.
D
'un père allez retrouver la tendresse ;
Moi
, je retourne au procureur du roi :
Ce
tendre père a des fers pour caresse...
Ma
chère enfant, souvenez-vous de moi.

Heureux
l'ami dont le nom se conserve
Au
cœur de ceux dont il pressa la main !
Qui
sait le sort que le temps nous réserve,
Et
les écueils mis sur notre chemin ?
Il
se peut bien que plus tard je regrette
Les
calmes jours écoulés près de toi ;
En
quelque lieu que le destin te jette,
Ma
chère enfant, souviens-toi bien de moi.
Souvenez-vous de moi
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Quoique tes sourcils méchants
Te
donnent un air étrange
Qui
n’est pas celui d’un ange,
Sorcière
aux yeux alléchants,

Je
t’adore, ô ma frivole,
Ma
terrible passion !
Avec
la dévotion
Du
prêtre pour son idole.

Le
désert et la forêt
Embaument
tes tresses rudes,
Ta
tête a les attitudes
De
l’énigme et du secret.

Sur
ta chair le parfum rôde
Comme
autour d’un encensoir ;
Tu
charmes comme le soir,
Nymphe
ténébreuse et chaude.

Ah
! les philtres les plus forts
Ne
valent pas ta paresse,
Et
tu connais la caresse
Qui
fait revivre les morts !

Tes
hanches sont amoureuses
De
ton dos et de tes seins,
Et
tu ravis les coussins
Par
tes poses langoureuses.

Quelquefois
, pour apaiser
Ta
rage mystérieuse,
Tu
prodigues, sérieuse,
La
morsure et le baiser ;

Tu
me déchires, ma brune,
Avec
un rire moqueur,
Et
puis tu mets sur mon coeur
Ton
oeil doux comme la lune.

Sous
tes souliers de satin,
Sous
tes charmants pieds de soie,
Moi
, je mets ma grande joie,
Mon
génie et mon destin,

Mon
âme par toi guérie,
Par
toi, lumière et couleur !
Explosion
de chaleur
Dans
ma noire Sibérie !


Chanson d’après-midi
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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