Poème hiver - 17 Poèmes sur hiver


17 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : avare avares avaria avariai avariais avariait avarias avariât avarie avarié avariée avariées avarier avariera avarierai avarierais avarierait avarieras avaries avariés avéra avérai avérais avérait avéras avérât avère avéré avérée ...


Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller
de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais
où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme
l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;

Léonard
de Vinci, miroir profond et sombre,
des anges charmants, avec un doux souris
Tout
chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des
glaciers et des pins qui ferment leur pays ;

Rembrandt
, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et
d'un grand crucifix décoré seulement,
la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et
d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;

Michel-Ange
, lieu vague où l'on voit des hercules
Se
mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des
fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent
leur suaire en étirant leurs doigts ;

Colères
de boxeur, impudences de faune,
Toi
qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand
cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget
, mélancolique empereur des forçats ;

Watteau
, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme
des papillons, errent en flamboyant,
Décors
frais et légers éclairés par des lustres
Qui
versent la folie à ce bal tournoyant ;

Goya
, cauchemar plein de choses inconnues,
De
fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De
vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour
tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

Delacroix
, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé
par un bois de sapins toujours vert,
sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent
, comme un soupir étouffé de Weber ;

Ces
malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces
extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont
un écho redit par mille labyrinthes ;
C
'est pour les cœurs mortels un divin opium !

C
'est un cri répété par mille sentinelles,
Un
ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C
'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un
appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car
c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que
nous puissions donner de notre dignité
Que
cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et
vient mourir au bord de votre éternité !
Les Phares
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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J'ai cru pouvoir briser la profondeur de l'immensité
Par
mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je
me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme
un mort raisonnable qui a su mourir
Un
mort non couronné sinon de son néant
Je
me suis étendu sur les vagues absurdes
Du
poison absorbé par amour de la cendre
La
solitude m'a semblé plus vive que le sang

Je
voulais désunir la vie
Je
voulais partager la mort avec la mort
Rendre
mon cour au vide et le vide à la vie
Tout
effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni
rien devant ni rien derrière rien entier
J
'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J
'avais éliminé l'hivernale ossature
Du
vou qui s'annule

Tu
es venue le feu s'est alors ranimé
L
'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et
la terre s'est recouverte
De
ta chair claire et je me suis senti léger
Tu
es venue la solitude était vaincue
J
'avais un guide sur la terre je savais
Me
diriger je me savais démesuré
J
'avançais je gagnais de l'espace et du temps

J
'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La
vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le
sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait
à l'aurore des regards confiants
Les
rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta
bouche était mouillée des premières rosées
Le
repos ébloui remplaçait la fatigue
Et
j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.

Les
champs sont labourés les usines rayonnent
Et
le blé fait son nid dans une houle énorme
La
moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien
n'est simple ni singulier
La
mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La
forêt donne aux arbres la sécurité
Et
les murs des maisons ont une peau commune
Et
les routes toujours se croisent.

Les
hommes sont faits pour s'entendre
Pour
se comprendre pour s'aimer
Ont
des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont
des enfants sans feu ni lieu
Qui
réinventeront les hommes
Et
la nature et leur patrie
Celle
de tous les hommes
Celle
de tous les temps.

La mort, l'amour la vie
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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