Poème blesse+Nous - 13 Poèmes sur blesse+Nous
13 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : babillasse babillasses baillasse bâillasse baillasses bâillasses balisât balisés ballasse ballasses ballast ballasté balsa bêlasse bêlasses bilasse bilasses blasât blasés blésa blésai blésais blésait blésas blésât blèse blésée blésées blèses ...
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 654 votesUn poète est parti ; sur sa tombe fermée
Pas un chant, pas un mot dans cette langue aimée
Dont la douceur divine ici-bas l'enivrait.
Seul, un pauvre arbre triste à la pâle verdure,
Le saule qu'il rêvait, au vent du soir, murmure
Sur son ombre éplorée un tendre et long regret.
Ce n'est pas de l'oubli ; nous répétons encore,
Poète de l'amour, ces chants que fit éclore
Dans ton âme éperdue un éternel tourment,
Et le Temps sans pitié qui brise de son aile
Bien des lauriers, le Temps d'une grâce nouvelle
Couronne en s'éloignant ton souvenir charmant.
Tu fus l'enfant choyé du siècle. Tes caprices
Nous trouvaient indulgents. Nous étions les complices
De tes jeunes écarts ; tu pouvais tout oser.
De la Muse pour toi nous savions les tendresses,
Et nos regards charmés ont compté ses caresses,
De son premier sourire à son dernier baiser.
Parmi nous maint poète à la bouche inspirée
Avait déjà rouvert une source sacrée ;
Oui, d'autres nous avaient de leurs chants abreuvés.
Mais le cri qui saisit le cœur et le remue,
Mais ces accents profonds qui d'une lèvre émue
Vont à l'âme de tous, toi seul les as trouvés.
Au concert de nos pleurs ta voix s'était mêlée.
Entre nous, fils souffrants d'une époque troublée,
Le doute et la douleur formaient comme un lien.
Ta lyre en nous touchant nous était douce et chère ;
Dans le chantre divin nous sentions tous un frère ;
C'est le sang de nos cœurs qui courait dans le tien.
Rien n'arrêtait ta plainte, et ton âme blessée
La laissait échapper navrante et cadencée.
Tandis que vers le ciel qui se voile et se clôt
De la foule montait une rumeur confuse,
Fier et beau, tu jetais, jeune amant de la Muse,
À travers tous ces bruits ton immortel sanglot.
Lorsque le rossignol, dans la saison brûlante
De l'amour et des fleurs, sur la branche tremblante
Se pose pour chanter son mal cher et secret,
Rien n'arrête l'essor de sa plainte infinie,
Et de son gosier frêle un long jet d'harmonie
S'élance et se répand au sein de la forêt.
La voix mélodieuse enchante au loin l'espace...
Mais soudain tout se tait ; le voyageur qui passe
Sous la feuille des bois sent un frisson courir.
De l'oiseau qu'entraînait une ivresse imprudente
L'âme s'est envolée avec la note ardente ;
Hélas ! chanter ainsi c'était vouloir mourir !
À Alfred de Musset
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Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 643 votesLe Commerce enfante à la ronde
Les produits les plus merveilleux;
Le trafic est la loi du monde,
La chaîne des temps et des lieux.
La vente est publique ou secrète ;
Mais, hors les œuvres de Viennet,
Tout ici bas se vend, s'achète...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Mondor est fier de sa croix neuve.
Ce Mondor s'est donc fait un nom ?
Nullement.
Il a donc fait preuve de courage ou de talent? --- Non.
Mais il est riche, et sa main jette
Tout l'or que sa bouche promet...
Il aura bientôt la rosette,
Ça dépend du prix qu'on y met.
La jeune Lise se retranche
Dans sa vertueuse rigueur.
Un doigt touche à peine sa manche,
Qu'elle proteste avec vigueur.
Un richard s'offre à la rebelle ;
Sur un mot d'ordre elle l'admet.
Il prend tout, la manche et la belle...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Certain orateur dynastique
Tonne, de toute la hauteur
De son éloquence élastique,
Contre un régime corrupteur.
Qu'un mot dans l'oreille on lui glisse,
Un rhume opportun le soumet
Au régime.... de la réglisse.
Ça dépend du prix qu'on y met.
Caroline errait en Vendée
A travers buissons et périls.
Des rois la fille bien gardée
Échappait à nos alguazils.
Thiers, plus fin, à sa piste en voie
Une bourse au lieu d'un plumet.
Dans huit jours il aura sa proie...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Oyez tous les ans nos ministres;
« Pour arrêter dans son essor
L'anarchie aux projets sinistres,
Il nous faut des millions encor.
Trois millions... elle est expulsée,
Notre zèle vous le promet.
Un de plus, elle est écrasée...
Ça dépend du prix qu'on y met. »
Indépendant de contrebande,
Un auteur des plus abondants
Livre, par ordre et sur commande,
De fort mauvais Indépendants.
C'est qu'il attend maigre salaire
De la pratique qui commet.
Payé mieux, il eût su mieux faire...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Il n'est rien que l'or ne procure :
Succès dramatiques, pouvoir,
Noblesse, esprit, beauté, droiture,
Places, rang, louanges, savoir,
Serments saints, dévouements austères
Que d'un prince à l'autre on transmet,
Majorités parlementaires...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Le Commerce, hors les temps de crises
Où parfois à court il est pris,
Offre à tout prix des marchandises ,
Des gouvernements à tout prix.
Toile ou roi, ministre ou faïence, Demandez... On vous en remet
Pour votre argent en conscience...
Ça dépend du prix qu'on y met.
Ça dépend du prix qu'on y met
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