Poème +Sent - 147 Poèmes sur +Sent


147 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : ! : ; ? à ah çà ha haï hâté hi ho hué thé yé-yé sain saine saines sains saint sana sanas sanie sanies sans santé Saône sauçaient ...


Je bénis le sommeil, lui seul peut déformer
Par
sa ténèbre étroite, habile et travailleuse,
Les
traits de ton image où mon âme amoureuse,
Sachant
tous tes défauts, ne voit rien à blâmer !

Je
m'endors agitée, et, pareille aux voyages,
Débordante
d'espoirs, d'attente, de projets;
Et
puis, à mon réveil, engourdie encor, j'ai
La
douceur de trouver ma raison lasse et sage.

Je
ne souhaite rien; fidèle à mes soucis
Je
songe tendrement à la tombe loyale
, descendue enfin dans la paix sans rivale,
J
'oublierai les désirs dont j'ai souffert ici;

Et
je ne cherche pas à me tromper moi-même
Sur
le dur sentiment que tu m'as inspiré;
Non
, je ne t'aime pas avec l'honneur sacré,
Avec
l'esprit ravi! Non, pauvre homme, je t'aime...

Et
si ton hésitant, faible et modique orgueil
Ne
peut s'accommoder de l'animale flamme,
Moi
, du moins, j'eus le droit de voir périr des âmes
Pour
les lèvres, les bras, les noirs cheveux et l'oeil !
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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Je croyais que l'amour c'était toi seul. J'entends
Soudain
l'étrange et pur silence du printemps !
Le
soir n'arrive point à l'heure coutumière :
Ce
doux prolongement de rêveuse lumière
Est
comme un messager qui dans le drame accourt
Et
puis d'abord se tait. - Je croyais que l'amour
C
'était toi seul, avec, serrés sur ton visage,
La
musique, les cieux, les climats, les voyages.
Mais
plus énigmatique, et plus réelle aussi,
Le
doigt levé, ainsi que, Saint Jean, de Vinci,
Écoutant
je ne sais quelle immense nouvelle,
L
'heure, qui se maintient et lentement chancelle,
Me
fixe d'un regard où les siècles ont mis
Le
secret fraternel à mon esprit promis...

Le
vent s'essaye et tombe. Au loin un chien aboie.

Toi
qui fus la douleur dont j'avais fait ma joie,
Toi
par qui je portais, mendiant, un trésor,
Qui
fus mon choix soudain et pourtant mon effort,
Toi
que mon coeur vantait, en appelant sa chance
Cette
ardente, servile, oppressante souffrance
De
sentir tout mon être entravé par ton corps,
Toi
qui fus mon salut et mon péril extrême,
Se
, pourrait-il ce soir que, plus fort que toi-même,
L
'éternel univers fût vraiment ce que j'aime ?...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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