Poème souci+nbsp+ - 2 Poèmes sur souci+nbsp+


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : sac sacs sauce saucé saucée saucées sauces saucés sceau scia sciai sciais sciait scias sciât scie scié sciée sciées scies sciés sec secs sect sic soc société socs souci ...


" Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre ! "
C
'est en ces mots que le lion
Parlait
un jour au moucheron.
L
'autre lui déclara la guerre.
" Penses-tu
, lui dit-il, que ton titre de roi
Me
fasse peur ni me soucie ?
Un
bœuf est plus puissant que toi :
Je
le mène à ma fantaisie. "
A
peine il achevait ces mots,
Que
lui-même il sonna la charge,
Fut
le trompette et le héros.
Dans
l'abord il se met au large ;
Puis
prend son temps, fond sur le cou
Du
lion, qu'il rend presque fou.
Le
quadrupède écume, et son œil étincelle ;
Il
rugit ; on se cache, on tremble à l'environ :
Et
cette alarme universelle
Est
l'ouvrage d'un moucheron.
Un
avorton de mouche en cent lieux le harcelle :
Tantôt
pique l'échine, et tantôt le museau,
Tantôt
entre au fond du naseau.
La
rage alors se trouve à son faîte montée.
L
'invisible ennemi triomphe, et rit de voir
Qu
'il n'est griffe ni dent en la bête irritée
Qui
de la mettre en sang ne fasse son devoir.
Le
malheureux lion se déchire lui-même,
Fait
résonner sa queue à l'entour de ses flancs,
Bat
l'air, qui n'en peut mais ; et sa fureur extrême
Le
fatigue, l'abat : le voilà sur les dents.
L
'insecte du combat se retire avec gloire :
Comme
il sonna la charge, il sonne la victoire,
Va
partout l'annoncer, et rencontre en chemin
L
'embuscade d'une araignée ;
Il
y rencontre aussi sa fin.

Quelle
chose par là nous peut être enseignée ?
J
'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos ennemis
Les
plus à craindre sont souvent les plus petits ;
L
'autre, qu'aux grands périls tel a pu se soustraire,
Qui
périt pour la moindre affaire.
Le Lion et le Moucheron
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Le chêne un jour dit au roseau :
" Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête,
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Le Chêne et le Roseau
Poèmes de Jean de La Fontaine

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