Poème yeux+Je - 116 Poèmes sur yeux+Je


116 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : aïeux aux axa axai axais axait axas axât axe axé axée axées axes axés axiaux axis houx yeux j jais jas jasé je jet jeté jeu joie joies joua ...


Statue allégorique dans le goût de la Renaissance

À
Ernest Christophe, statuaire.
Contemplons
ce trésor de grâces florentines ;
Dans
l'ondulation de ce corps musculeux
L
'élégance et la force abondent, sœurs divines.
Cette
femme, morceau vraiment miraculeux,
Divinement
robuste, adorablement mince,
Est
faite pour trôner sur des lits somptueux,
Et
charmer les loisirs d'un pontife ou d'un prince.

-
Aussi, vois ce souris fin et voluptueux
la fatuité promène son extase ;
Ce
long regard sournois, langoureux et moqueur ;
Ce
visage mignard, tout encadré de gaze,
Dont
chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
La
volupté m'appelle et l'amour me couronne !
À
cet être doué de tant de majesté
Vois
quel charme excitant la gentillesse donne !
Approchons
, et tournons autour de sa beauté.

Ô
blasphème de l'art ! Ô surprise fatale !
La
femme au corps divin, promettant le bonheur,
Par
le haut se termine en monstre bicéphale !

Mais
non ! Ce n'est qu'un masque, un décor suborneur,
Ce
visage éclairé d'une exquise grimace,
Et
, regarde, voici, crispée atrocement,
La
véritable tête, et la sincère face
Renversée
à l'abri de la face qui ment.
Pauvre
grande beauté ! Le magnifique fleuve
De
tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux ;
Ton
mensonge m'enivre, et mon âme s'abreuve
Aux
flots que la douleur fait jaillir de tes yeux !

-
Mais pourquoi pleure-t-elle ? Elle, beauté parfaite
Qui
mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel
mal mystérieux ronge son flanc d'athlète ?

-
Elle pleure, insensé, parce qu'elle a vécu !
Et
parce qu'elle vit ! Mais ce qu'elle déplore
Surtout
, ce qui la fait frémir jusqu'aux genoux,
C
'est que demain, hélas ! Il faudra vivre encore !
Demain
, après-demain et toujours ! - comme nous !
Le masque
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,
Femme
impure ! L'ennui rend ton âme cruelle.
Pour
exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il
te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes
yeux, illuminés ainsi que des boutiques
Et
des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent
insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans
connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine
aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire
instrument, buveur du sang du monde,
Comment
n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant
tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La
grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne
t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand
la nature, grande en ses desseins cachés,
De
toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
-
De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô
fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Poèmes de Charles Baudelaire

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