Poème voir+ - 144 Poèmes sur voir+


144 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : évier éviers vair vairé vairée vairées vairés vairs Var var varheure varheures varia variai variais variait varias variât varie varié variée variées varier variera varierai varierais varierait varieras varies ...


Que j'aime voir, chère indolente,
De
ton corps si beau,
Comme
une étoffe vacillante,
Miroiter
la peau !

Sur
ta chevelure profonde
Aux
âcres parfums,
Mer
odorante et vagabonde
Aux
flots bleus et bruns,

Comme
un navire qui s'éveille
Au
vent du matin,
Mon
âme rêveuse appareille
Pour
un ciel lointain.

Tes
yeux, où rien ne se révèle
De
doux ni d'amer,
Sont
deux bijoux froids où se mêle
L
'or avec le fer.

À
te voir marcher en cadence,
Belle
d'abandon,
On
dirait un serpent qui danse
Au
bout d'un bâton.

Sous
le fardeau de ta paresse
Ta
tête d'enfant
Se
balance avec la mollesse
D
'un jeune éléphant,

Et
ton corps se penche et s'allonge
Comme
un fin vaisseau
Qui
roule bord sur bord et plonge
Ses
vergues dans l'eau.

Comme
un flot grossi par la fonte
Des
glaciers grondants,
Quand
l'eau de ta bouche remonte
Au
bord de tes dents,

Je
crois boire un vin de Bohême,
Amer
et vainqueur,
Un
ciel liquide qui parsème
D
'étoiles mon cœur !
Le serpent qui danse
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,
Femme
impure ! L'ennui rend ton âme cruelle.
Pour
exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il
te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes
yeux, illuminés ainsi que des boutiques
Et
des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent
insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans
connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine
aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire
instrument, buveur du sang du monde,
Comment
n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant
tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La
grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne
t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand
la nature, grande en ses desseins cachés,
De
toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
-
De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô
fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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