Poème village - 5 Poèmes sur village
5 poèmes
Phonétique : vêlage vêlages village villageois villages voilage voilages volage volages volige voligé voligea voligeage voligeages voligeai voligeais voligeait voligeas voligeât voligée voligées voliges voligés
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeL'autre exemple est tiré d'animaux plus petits.
Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe
Quand sur l'eau se penchant une fourmis y tombe
Et dans cet océan l'on eût vu la fourmis
S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.
La colombe aussitôt usa de charité :
Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,
Ce fut un promontoire où la fourmis arrive.
Elle se sauve ; et là-dessus
Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus.
Ce croquant, par hasard, avait une arbalète.
Dès qu'il voit l'oiseau de Vénus,
Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.
Tandis qu'à le tuer mon villageois s'apprête,
La fourmis le pique au talon.
Le vilain retourne la tête :
La colombe l'entend, part, et tire de long
Le soupé du croquant avec elle s'envole :
Point de pigeon pour une obole.
La Colombe et la Fourmi
Poèmes de Jean de La Fontaine
Citations de Jean de La Fontaine
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 906 votes
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeUn amateur du jardinage,
Demi-bourgeois, demi-manant,
Possédait en certain village
Un jardin assez propre, et le clos attenant.
Il avait de plant vif fermé cette étendue.
Là croissait à plaisir l'oseille et la laitue,
De quoi faire à Margot pour sa fête un bouquet,
Peu de jasmin d'Espagne, et force serpolet.
Cette félicité par un lièvre troublée
Fit qu'au seigneur du bourg notre homme se plaignit.
" Ce maudit animal vient prendre sa goulée
Soir et matin, dit-il, et des pièges se rit ;
Les pierres, les bâtons y perdent leur crédit :
Il est sorcier, je crois. - Sorcier ? je l'en défie,
Repartit le seigneur : fût-il diable, Miraut,
En dépit de ses tours, l'attrapera bientôt.
Je vous en déferai, bon homme, sur ma vie.
- Et quand ? - Et dès demain, sans tarder plus longtemps. "
La partie ainsi faite, il vient avec ses gens.
Cependant on fricasse, on se rue en cuisine.
" De quand sont vos jambons ? ils ont fort bonne mine.
- Monsieur, ils sont à vous. - Vraiment, dit le Seigneur,
Je les reçois, et de bon cœur. "
Il déjeune très bien ; aussi fait sa famille,
Chiens, chevaux, et valets, tous gens bien endentés ;
Il commande chez l'hôte, y prend des libertés,
Boit son vin, caresse sa fille.
L'embarras des chasseurs succède au déjeuné.
Chacun s'anime et se prépare :
Les trompes et les cors font un tel tintamarre
Que le bon homme est étonné.
Le pis fut que l'on mit en piteux équipage
Le pauvre potager : adieu planches, carreaux ;
Adieu chicorée et poireaux ;
Adieu de quoi mettre au potage.
Le lièvre était gîté dessous un maître chou.
On le quête ; on le lance : il s'enfuit par un trou,
Non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie
Que l'on fit à la pauvre haie
Par ordre du Seigneur ; car il eût été mal
Qu'on n'eût pu du jardin sortir tout à cheval.
Le bon homme disait : " Ce sont là jeux de prince. "
Mais on le laissait dire ; et les chiens et les gens
Firent plus de dégât en une heure de temps
Que n'en auraient fait en cent ans
Tous les lièvres de la province.
princes, videz vos débats entre vous :
De recourir aux rois vous seriez de grands fous.
Il ne les faut jamais engager dans vos guerres,
Ni les faire entrer sur vos terres.
Le Jardinier et son Seigneur
Poèmes de Jean de La Fontaine
Citations de Jean de La Fontaine
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 896 votes