Poème vecu - 10 Poèmes sur vecu


10 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : évacua évacuai évacuais évacuait évacuas évacuât évacue évacué évacuée évacuées évacues évacués évêque évêques évoqua évoquai évoquais évoquait évoquas évoquât évoque évoqué évoquée évoquées évoques évoqués vacuité vagua vaguai ...


J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que
les soleils marins teignaient de mille feux,
Et
que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient
pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les
houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient
d'une façon solennelle et mystique
Les
tout-puissants accords de leur riche musique
Aux
couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C
'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au
milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et
des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui
me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et
dont l'unique soin était d'approfondir
Le
secret douloureux qui me faisait languir.
La vie antérieure
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1082 votes


Statue allégorique dans le goût de la Renaissance

À
Ernest Christophe, statuaire.
Contemplons
ce trésor de grâces florentines ;
Dans
l'ondulation de ce corps musculeux
L
'élégance et la force abondent, sœurs divines.
Cette
femme, morceau vraiment miraculeux,
Divinement
robuste, adorablement mince,
Est
faite pour trôner sur des lits somptueux,
Et
charmer les loisirs d'un pontife ou d'un prince.

-
Aussi, vois ce souris fin et voluptueux
la fatuité promène son extase ;
Ce
long regard sournois, langoureux et moqueur ;
Ce
visage mignard, tout encadré de gaze,
Dont
chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
La
volupté m'appelle et l'amour me couronne !
À
cet être doué de tant de majesté
Vois
quel charme excitant la gentillesse donne !
Approchons
, et tournons autour de sa beauté.

Ô
blasphème de l'art ! Ô surprise fatale !
La
femme au corps divin, promettant le bonheur,
Par
le haut se termine en monstre bicéphale !

Mais
non ! Ce n'est qu'un masque, un décor suborneur,
Ce
visage éclairé d'une exquise grimace,
Et
, regarde, voici, crispée atrocement,
La
véritable tête, et la sincère face
Renversée
à l'abri de la face qui ment.
Pauvre
grande beauté ! Le magnifique fleuve
De
tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux ;
Ton
mensonge m'enivre, et mon âme s'abreuve
Aux
flots que la douleur fait jaillir de tes yeux !

-
Mais pourquoi pleure-t-elle ? Elle, beauté parfaite
Qui
mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel
mal mystérieux ronge son flanc d'athlète ?

-
Elle pleure, insensé, parce qu'elle a vécu !
Et
parce qu'elle vit ! Mais ce qu'elle déplore
Surtout
, ce qui la fait frémir jusqu'aux genoux,
C
'est que demain, hélas ! Il faudra vivre encore !
Demain
, après-demain et toujours ! - comme nous !
Le masque
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1086 votes