Poème vas - 38 Poèmes sur vas


38 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : évadé évasé évidé évité évohé hâve hâves hévéa hévéas va vais vas vau Vaud vaut veau vêt veut veuve veuves via vidé vie vies vis visé vit vît vivais ...


Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
Des
profondeurs du ciel et qu'on n'attendait pas,
vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi
qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur
ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N
'as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans
ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?
T
'ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?

Ah !
quand tu reviendras, peut-être de la terre
L
'homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si
son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si
ce globe épuisé s'est éteint solitaire,
Dans
l'espace infini poursuivant ton chemin,
Du
moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un
regard de pitié sur le théâtre vide
De
tant de maux soufferts et du labeur humain.


À la Comète de 1861
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1548 votes


Endymion s'endort sur le mont solitaire,
Lui que Phœbé la nuit visite avec mystère,
Qu'elle adore en secret, un enfant, un pasteur.
Il est timide et fier, il est discret comme elle ;
Un charme grave au choix d'une amante immortelle
A désigné son front rêveur.

C'est lui qu'elle cherchait sur la vaste bruyère
Quand, sortant du nuagetremblait sa lumière,
Elle jetait au loin un regard calme et pur,
Quand elle abandonnait jusqu'à son dernier voile,
Tandis qu'à ses côtés une pensive étoile
Scintillait dans l'éther obscur.

Ô Phœbé ! le vallon, les bois et la colline
Dorment enveloppés dans ta pâleur divine ;
À peine au pied des monts flotte un léger brouillard.
Si l'air a des soupirs, ils ne sont point sensibles ;
Le lac dans le lointain berce ses eaux paisibles
Qui s'argentent sous ton regard.

Non, ton amour n'a pas cette ardeur qui consume.
Si quelquefois, le soir, quand ton flambeau s'allume,
Ton amant te contemple avant de s'endormir,
Nul éclat qui l'aveugle, aucun feu qui l'embrase ;
Rien ne trouble sa paix ni son heureuse extase ;
Tu l'éclaires sans l'éblouir.

Tu n'as pour le baiser que ton rayon timide,
Qui vers lui mollement glisse dans l'air humide,
Et sur sa lèvre pâle expire sans témoin.
Jamais le beau pasteur, objet de ta tendresse,
Ne te rendra, Phœbé, ta furtive caresse,
Qu'il reçoit, mais qu'il ne sent point.

Il va dormir ainsi sous la voûte étoilée
Jusqu'à l'heure où la nuit, frissonnante et voilée,
Disparaîtra des cieux t'entraînant sur ses pas.
Peut-être en s'éveillant te verra-t-il encore
Qui, t'effaçant devant les rougeurs de l'aurore,
Dans ta fuite lui souriras.
Endymion
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 682 votes