Poème utile - 17 Poèmes sur utile


17 poèmes


Phonétique : utile utiles utilisé utilité


Il faudra bien pourtant que le jour vienne, un jour,
je ne pourrai plus t'aimer,
mon coeur sera dur, mon esprit sombre et sourd,
Ma
main froide et mes yeux fermés !

Cet
inutile effort pour ne pas te quitter,
Ce
vain espoir de vivre encor,
L
'horreur de déserter ma place à ton côté,
C
'est cela, rien d'autre, la mort !

Ce
n'est plus cette angoisse et ce scandale altier.
De
sombrer dans un noir séjour,
De
ne plus se sentir robuste et de moitié
Dans
tous les mouvements du jour !

Ce
n'est plus ce regret et ce décent orgueil
D
'adresser aux cieux constellés
L
'adieu méditatif et stupéfait d'un oeil
Qui
fut à leurs astres mêlé,

-
Mais n'être plus, parmi les humains inconnus,
Qui
vont chacun à leur labeur,
La
main forte et fidèle où tes doigts ont tenu,
Le
sein où s'est posé ton coeur;

N
'être plus le secret qui dit: C'est moi qui prends
Ce
qui te tourmente et te nuit;
N
'être plus ce désir anxieux et souffrant
Qui
songe à ton sommeil, la nuit;

N
'être plus ce brasier, qui tient ses feux couverts,
Dont
parfois tu n'as pas besoin !
Hais
qui saurait t'offrir un brûlant univers,
Si
tes voeux réclamaient ce soin.

N
'avoir plus, - ayant tout acquis et possédé,
-
Cette tâche, modeste enfin,
De
pouvoir, sans emphase, être prête à t'aider
Quand
ton esprit a soif et faim,

Voilà
ce qui m'effraie et comble de douleur
Une
âme à présent sans fierté.
Car
j'ai vraiment rendu de suffisants honneurs
Aux
cieux inhumains de l'été !...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je
donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je
lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.

Je
te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant
de couchants et tant de mers et tant de roses.

Ces
yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur
le terrible autel de l’antique Eleusis,

Sur
Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur
la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai
vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes
, parmi les chants et les lourdes odeurs.

Venise
qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et
Florence qui fut la maîtresse de Dante.

J’ai
vu l’Helladepleure un écho de syrinx,
Et
l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,

J’ai
vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces
lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.

J’ai
vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et
ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

Au
hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai
vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai
vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et
les étangs sacrés près des temples hindous,

Ces
templessurvit l’inutile sagesse…
Je
te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !

Je
reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi
que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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