Poème toi+nbsp+ - 16 Poèmes sur toi+nbsp+


16 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : étai étaie étaies étais était état états étau été étés êtes étêta étêtai étêtais étêtait étêtas étêtât étête étêté étêtée étêtées étêtes étêtés étui étuis hâta hâtai hâtais hâtait ...


La mouche et la fourmi contestaient de leur prix :
" O
Jupiter ! dit la première,
Faut-il
que l'amour-propre aveugle les esprits
D
'une si terrible manière,
Qu
'un vil et rampant animal

A
la fille de l'air ose se dire égal !
Je
hante les palais, je m'assieds à ta table :
Si
l'on t'immole un bœuf, j'en goûte devant toi ;
Pendant
que celle-ci, chétive et misérable,
Vie
trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi.
Mais
, ma mignonne, dites-moi,
Vous
campez-vous jamais sur la tête d'un roi,

D
'un empereur, ou d'une belle ?
Je
rehausse d'un teint la blancheur naturelle ;
Et
la dernière main que met à sa beauté
Une
femme allant en conquête,
C
'est un ajustement des mouches emprunté.
Puis
allez-moi rompre la tête
De
vos greniers ! - Avez-vous dit ?

Lui
répliqua la ménagère.
Vous
hantez les palais ; mais on vous y maudit.
Et
quant à goûter la première
De
ce qu'on sert devant les dieux,
Croyez-vous
qu'il en vaille mieux ?
Si
vous entrez partout, aussi font les profanes.
Sur
la tête des rois et sur celle des ânes
Vous
allez vous planter, je n'en disconviens pas ;

Et
je sais que d'un prompt trépas
Cette
importunité bien souvent est punie.
Certain
ajustement, dites-vous, rend jolie ;
J
'en conviens ; il est noir ainsi que vous et moi.
Je
veux qu'il ait nom mouche : est-ce un sujet pourquoi
Vous
fassiez sonner vos mérites ?

Nomme-t-on
pas aussi mouches les parasites ?
Cessez
donc de tenir un langage si vain :
N
'ayez plus ces hautes pensées.
Les
mouches de cour sont chassées ;
Les
mouchards sont pendus ; et vous mourrez de faim,
De
froid, de langueur, de misère,
Quand
Phébus régnera sur un autre hémisphère,

Alors
je jouirai du fruit de mes travaux :
Je
n'irai, par monts ni par vaux,
M
'exposer au vent, à la pluie ;
Je
vivrai sans mélancolie :
Le
soin que j'aurai pris de soin m'exemptera.
Je
vous enseignerai par là.
Ce
que c'est qu'une fausse ou véritable gloire.
Adieu
je perds le temps ; laissez-moi travailler ;
Ni
mon grenier, ni mon armoire,
Ne
se remplit à babiller. "
La Mouche et la Fourmi
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Le paon se plaignait à Junon.
" Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m'avez fait don
Déplaît à toute la nature ;
Au lieu qu'un rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu'éclatants,
Est lui seul l'honneur du printemps.
Junon répondit en colère :
" Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d'envier la voix du rossignol,
Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La boutique d'un lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n'a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le faucon est léger, l'aigle plein de courage ;
Le corbeau sert pour le présage ;
La corneille avertit des malheurs à venir ;

Tous
sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre ; ou bien, pour te punir,
Je t'ôterai ton plumage. "
Le Paon se plaignant à Junon
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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