Poème souffle - 28 Poèmes sur souffle


28 poèmes


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Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.
Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes.

Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors,
Contre les regards durs et les bruits du dehors.

Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence.
l’heure au cours égal coule avec nonchalance.

Aucun souffle ne fait trembler le mimosa
Sur lequel, en chantant, un vol d’oiseaux pesa.

Notre chambre paraît un jardin immobile
Où des parfums errants viennent trouver asile.

Mon existence est comme un voyage accompli.
C’est le calme, c’est le refuge, c’est l’oubli.

Pour garder cette paix faite de lueurs roses,
O ma Sérénité ! tenons les portes closes.

La lampe veille sur les livres endormis,
Et le feu danse, et les meubles sont nos amis.

Je ne sais plus l’aspect glacial de la rue
chacun passe, avec une hâte recrue.

Je ne sais plus si l’on médit de nous, ni si
L’on parle encor… les mots ne font plus mal ici.

Tes cheveux sont plus beaux qu’une forêt d’automne,
Et ton art soucieux les tresse et les ordonne.

Oui, les chuchotements ont perdu leur venin,
Et la haine d’autrui n’est plus qu’un mal bénin.

Ta robe verte a des frissons d’herbes sauvages,
Mon amie, et tes yeux sont pleins de paysages.

Qui viendrait, nous troubler, nous qui sommes si loin
Des hommes ? deux enfants oubliés dans un coin ?

Loin des pavés houleux où se fanent les roses,
Où s'éraillent les chants, tenons les portes closes….
Intérieur
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Ma brune aux yeux dorés, ton corps d’ivoire et d’ambre
A
laissé des reflets lumineux dans la chambre
Au-dessus
du jardin.

Le
ciel clair de minuit, sous mes paupières closes,
Rayonne
encor Je suis ivre de tant de roses
Plus
rouges que le vin.

Délaissant
leur jardin, les roses m’ont suivie
Je
bois leur souffle bref, je respire leur vie.
Toutes
, elles sont là.

C’est
le miracle les étoiles sont entrées,
Hâtives
, à travers les vitres éventrées
Dont
l’or fondu coula.

Maintenant
, parmi les roses et les étoiles,
Te
voici dans ma chambre, abandonnant tes voiles,
Et
ta nudité luit.

Sur
mes yeux s’est posé ton regard indicible
Sans
astres et sans fleurs, je rêve l’impossible
Dans
le froid de la nuit.
Les roses sont entrées
Poèmes de Renée Vivien

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