Poème seule - 39 Poèmes sur seule


39 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : sahel sahels saillais saillait saille sailles sailli saillie saillies saillis saillit saillît sala salai salais salait salas salât salaud sale salé salée salées sales salés saleté sali salie salies ...


Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller
de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais
où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme
l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;

Léonard
de Vinci, miroir profond et sombre,
des anges charmants, avec un doux souris
Tout
chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des
glaciers et des pins qui ferment leur pays ;

Rembrandt
, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et
d'un grand crucifix décoré seulement,
la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et
d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;

Michel-Ange
, lieu vague où l'on voit des hercules
Se
mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des
fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent
leur suaire en étirant leurs doigts ;

Colères
de boxeur, impudences de faune,
Toi
qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand
cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget
, mélancolique empereur des forçats ;

Watteau
, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme
des papillons, errent en flamboyant,
Décors
frais et légers éclairés par des lustres
Qui
versent la folie à ce bal tournoyant ;

Goya
, cauchemar plein de choses inconnues,
De
fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De
vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour
tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

Delacroix
, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé
par un bois de sapins toujours vert,
sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent
, comme un soupir étouffé de Weber ;

Ces
malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces
extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont
un écho redit par mille labyrinthes ;
C
'est pour les cœurs mortels un divin opium !

C
'est un cri répété par mille sentinelles,
Un
ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C
'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un
appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car
c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que
nous puissions donner de notre dignité
Que
cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et
vient mourir au bord de votre éternité !
Les Phares
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Surgis d'une seule eau
Comme
une jeune fille seule
Au
milieu de ses robes nues
Comme
une jeune fille nue
Au
milieu des mains qui la prient
Je
te salue

Je
brûle d'une flamme nue
Je
brûle de ce qu'elle éclaire
Surgis
ma jeune revenante
Dans
tes bras une île inconnue
Prendra
la forme de ton corps
Ma
souriante

Une
île et la mer diminue
L
'espace n'aurait qu'un frisson
Pour
nous deux un seul horizon
Crois-
moi surgis cerne ma vue
Donne
la vie à tous mes rêves
Ouvre
les yeux.
Surgis
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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