Poème sages - 18 Poèmes sur sages


18 poèmes


Phonétique : sage sages sauge sauges siège siégé siégea siégeai siégeais siégeait siégeas siégeât sièges suage suages


Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je
donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je
lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.

Je
te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant
de couchants et tant de mers et tant de roses.

Ces
yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur
le terrible autel de l’antique Eleusis,

Sur
Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur
la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai
vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes
, parmi les chants et les lourdes odeurs.

Venise
qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et
Florence qui fut la maîtresse de Dante.

J’ai
vu l’Helladepleure un écho de syrinx,
Et
l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,

J’ai
vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces
lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.

J’ai
vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et
ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

Au
hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai
vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai
vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et
les étangs sacrés près des temples hindous,

Ces
templessurvit l’inutile sagesse…
Je
te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !

Je
reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi
que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
Poèmes de Renée Vivien

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Vous êtes mon palais, mon soir et mon automne,
Et
ma voile de soie et mon jardin de lys,
Ma
cassolette d’or et ma blanche colonne,
Mon
par cet mon étang de roseaux et d’iris.

Vous
êtes mes parfums d’ambre et de miel, ma palme
Mes
feuillages, mes chants de cigales dans l’air,
Ma
neige qui se meurt d’être hautaine et calme,
Et
mes algues et mes paysages de mer.

Et
vous êtes ma cloche au sanglot monotone,
Mon
île fraîche et ma secourable oasis…
Vous
êtes mon palais, mon soir et mon automne,
Et
ma voile de soie et mon jardin de lys.
À la Bien-Aimée
Poèmes de Renée Vivien

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