Poème plier - 2 Poèmes sur plier


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épaler épalera épalerai épalerais épalerait épaleras épaulard épauler épaulera épaulerai épaulerais épaulerait épauleras épaulière épaulières épeler épellera épellerai épellerais épellerait épelleras épeuler épeulera épeulerai épeulerais épeulerait épeuleras épiler épilera ...


Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour
, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est
un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être
cependant que vous m’en puniriez.

Si
je vous le disais, que six mois de silence
Cachent
de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon
, vous êtes fine, et votre insouciance
Se
plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous
me répondriez peut-être : Je le sais.

Si
je vous le disais, qu’une douce folie
A
fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un
petit air de doute et de mélancolie,
Vous
le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être
diriez-vous que vous n’y croyez pas.

Si
je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques
aux moindres mots de nos propos du soir :
Un
regard offensé, vous le savez, madame,
Change
deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous
me défendriez peut-être de vous voir.

Si
je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que
chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon
, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait
pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si
je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais
vous n’en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir
sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre
voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et
vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos
yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.

Je
récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le
soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter
sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et
, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je
vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La
nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand
je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De
mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et
là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre
, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.

J’aime
, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime
, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et
mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et
j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais
non pas sans bonheur ; je vous vois, c’est assez.

Non
, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De
mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout
me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même
Si
je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
À Ninon
Poèmes de Alfred de Musset

Citations de Alfred de Musset
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Dans l'azur de l'avril, dans le gris de l'automne,
Les
arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le
peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil
aux corps de femme où le désir frissonne.

Sa
grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne,
Son
feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et
s'incline, amoureux des roses du Levant.
Le
tremble porte au front une pâle couronne.

Vêtu
de clair de lune et de reflets d'argent,
S
'effile le bouleau dont l'ivoire changeant
Projette
des pâleurs aux ombres incertaines.

Les
tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,
Et
des acacias aux verdures lointaines
Tombe
divinement la neige des parfums.
Les arbres
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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