Poème peut+etre - 60 Poèmes sur peut+etre
60 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épais épaté épée épées épi épia épiai épiais épiait épias épiât épiça épiçai épiçais épiçait épiças épiçât épie épié épiée épiées épies épiés épieu épis épopée épopées épousé épuça ...
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 679 votesGrâce au hasard qui sur nous règne en maître,
Ici nos pas ont pu se rencontrer.
Je pars demain, et pour jamais peut-être
Dans son caprice il va nous séparer.
Si les conseils que ma bouche inconnue
A prodigués à votre jeune foi
N'ont point glissé sur votre âme ingénue,
Ma chère enfant, souvenez-vous de moi.
J'ai vingt-cinq ans, et beaucoup sont fanées
Parmi les fleurs de mon heureux printemps.
Vous, sur vos doigts vous comptez vos années
Et d'avenir vos jours sont éclatants.
Pourquoi vit-on ? Vous l'ignorez encore...
Longtemps déjà j'ai creusé ce pourquoi.
Que mon matin vaille au moins votre aurore !
Ma chère enfant, souvenez-vous de moi.
Tout est plaisir pour votre belle enfance,
Tout, excepté l'ennui d'une leçon.
Mais à grands pas la jeunesse s'avance ;
A ce forban il faut payer rançon.
Bien des soucis vous viendront avec elle !
Des passions vous subirez la loi.
Sous le fardeau si votre cœur chancelé,
Ma chère enfant, sou venez-vous de moi.
De votre vie, heureuse et pacifique,
Rien ne pourra jamais troubler le cours.
Trop loin de vous souffle la politique
Noir ouragan qui bat nos plus beaux jours.
D'un père allez retrouver la tendresse ;
Moi, je retourne au procureur du roi :
Ce tendre père a des fers pour caresse...
Ma chère enfant, souvenez-vous de moi.
Heureux l'ami dont le nom se conserve
Au cœur de ceux dont il pressa la main !
Qui sait le sort que le temps nous réserve,
Et les écueils mis sur notre chemin ?
Il se peut bien que plus tard je regrette
Les calmes jours écoulés près de toi ;
En quelque lieu que le destin te jette,
Ma chère enfant, souviens-toi bien de moi.
Souvenez-vous de moi
Poèmes de Agénor Altaroche
Citations de Agénor Altaroche
Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 622 votesSans feu Paris ne peut plus vivre ;
Il court, tout crispé de frissons,
Secouant sa barbe de givre
Et son lourd manteau de glaçons.
Sous la laine où le vent pénètre,
Chaque nez rouge que l'on voit
Dit encore mieux qu'un thermomètre :
Quel froid ! Quel froid !
Dans sa mansarde crevassée,
Ouverte aux injures du temps,
Le pauvre sous la paille usée
Cache ses membres grelottants.
Trop faible, en vain sa voix appelle
Le pain qui manque... A son vieux toit
Un seul hôte reste fidèle :
Le froid ! Le froid !
Le monarque, en dix-huit cent trente,
Sur ses pas amassait toujours
La foule enthousiaste, ardente,
Sous le chaud soleil des trois jours.
Mais quand sur le quai la cour passe,
Aujourd'hui, Seine et peuple, on voit
Tout immobile, tout de glace...
Quel froid ! Quel froid !
Toujours la gauche dynastique,
Eprise de programmes creux,
Poursuit sa futile tactique
De demi-pas, de demi-vœux.
Son éloquence en vain s'agite
Et tourne dans un cercle étroit ;
Le peuple dit en passant vile :
C'est froid ! C'est froid !
Chaque matin, près de Lisette,
Mon voisin, adroit séducteur,
Sans feu, dans une humble chambrette
De sa flamme exprime l'ardeur.
Mais lorsqu'après l'amour en fraude,
L'amour conjugal le reçoit,
Quoique la chambre soit bien chaude,
Quel froid ! Quel froid !
En dépit des calorifères,
Le froid pénètre un peu partout,
Dans les salons des ministères,
Et même dans plus d'un grand raout.
A l'Institut où l'on sommeille,
Aux Cours où sans peine on s’assoit,
Aux Français où l'art se réveille,
Quel froid ! Quel froid !
Mais je sens, malgré ma douillette,
Qu'en mon corps le froid s'est glissé,
Car le feu sacré du poète
Est lui-même au froid exposé,
Je n'ai plus la force d'écrire
Et la plume échappe à mon doigt...
Cessons, car vous pourriez me dire
C'est froid ! C'est froid !
Quel froid !
Poèmes de Agénor Altaroche
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