Poème ou - 491 Poèmes sur ou


491 poèmes


Phonétique : oh ohé Ohio oie oies ois os osé ou ouais ouaté oued oui ouï ouïe ouïes ouïs ouït out oyais oyat


La très chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle
n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont
le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu
'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.


Quand
il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce
monde rayonnant de métal et de pierre
Me
ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les
choses où le son se mêle à la lumière.


Elle
était donc couchée et se laissait aimer,
Et
du haut du divan elle souriait d'aise
A
mon amour profond et doux comme la mer,
Qui
vers elle montait comme vers sa falaise.


Les
yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D
'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et
la candeur unie à la lubricité
Donnait
un charme neuf à ses métamorphoses ;


Et
son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis
comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient
devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et
son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,


S
'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour
troubler le repos où mon âme était mise,
Et
pour la déranger du rocher de cristal
, calme et solitaire, elle s'était assise.


Je
croyais voir unis par un nouveau dessin
Les
hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant
sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur
ce teint fauve et brun, le fard était superbe !


Et
la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme
le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque
fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il
inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

Les Bijoux
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1089 votes


La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier
s'est mise en route, emportant ses petits
Sur
son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le
trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les
hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le
long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant
sur le ciel des yeux appesantis
Par
le morne regret des chimères absentes.

Du
fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les
regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle
, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait
couler le rocher et fleurir le désert
Devant
ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L
'empire familier des ténèbres futures.
Bohémiens en voyage
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1120 votes