Poème orgueilleuse - 4 Poèmes sur orgueilleuse


4 poèmes


Phonétique : orgueil orgueilleuse orgueilleusement orgueilleuses orgueilleux orgueils


Ode

Je
n'ai repos ni nuit ni jour,
Je
brûle, et je me meurs d'amour,
Tout
me nuit, personne ne m'aide,
Le
mal m'ôte le jugement,
Et
plus je cherche de remède,
Moins
je trouve d'allégement.

Je
suis désespéré, j'enrage,
Qui
me veut consoler m'outrage,
Si
je pense à ma guérison,
Je
tremble de cette espérance,
Je
me fâche de ma prison,
Et
ne crains que ma délivrance.

Orgueilleuse
et belle qu'elle est,
Elle
me tue, elle me plaît,
Ses
faveurs qui me sont si chères
Quelquefois
flattent mon tourment,
Quelquefois
elle a des colères
Qui
me poussent au monument.

Mes
amoureuses fantaisies,
Mes
passions, mes frénésies,
Qu'ai-je
plus encore à souffrir ?
Dieux
, destins, amour, ma maîtresse,
Ne
dois-je jamais ni guérir
Ni
mourir du trait qui me blesse ?

Mais
suis-je point dans un tombeau ?
Mes
yeux ont perdu leur flambeau,
Et
mon âme Iris l'a ravie ;
Encor
voudrais-je que le sort
Me
fît avoir plus d'une vie
Afin
d'avoir plus d'une mort.

Plût
aux dieux qui me firent naître
Qu'ils
eussent retenu mon être
Dans
le froid repos du sommeil,
Que
ce corps n'eût jamais eu d'âme,
Et
que l'Amour ou le Soleil
Ne
m'eussent point donné leur flamme.

Tout
ne m'apporte que du mal,
Mon
propre démon m'est fatal,
Tous
les astres me sont funestes,
J'ai
beau recourir aux autels,
Je
sens que pour moi les célestes
Sont
faibles comme les mortels.

Ô
destins ! tirez-moi de peine,
Dites-moi
, si cette inhumaine
Consent
à mon affliction :
Je
bénirai son injustice
Et
n'aurai d'autre passion
Que
de courir à mon supplice.

Las
! je ne sais ce que je veux,
Mon
âme est contrainte à mes voeux,
Ce
que je crains je le demande,
Je
cherche mon contentement,
Et
quand j'ai du mal j'appréhende
Qu'il
finisse trop promptement.
Je n'ai repos ni nuit ni jour
Poèmes de Théophile de Viau

Citations de Théophile de Viau
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De ta robe à longs plis flottants
Ruissellent
toutes les chimères,
Et
tu m’apportes le printemps
Dans
tes mains blondes et légères.

J’ai
peur de ce frisson nacré
De
tes frêles seins, je ne touche
Qu’en
tremblant à ton corps sacré,
J’ai
peur du charme de ta bouche.

Je
me sens grandir jusqu’aux Dieux
Quand
, sous mon orgueilleuse étreinte,
Le
doux bleu meurtri de tes yeux
S’évanouit
, fraîcheur éteinte.

Mais
quand, si blanche entre mes bras,
À
mon cri d’amour qui se pâme
Tu
souris et ne réponds pas,
Tes
yeux fermés me glacent l’âme…

J’ai
peur - c’est le remords spectral
Que
l’extase ne saurait taire
De
t’avoir peut-être fait mal
D’une
caresse involontaire.
Chanson
Poèmes de Renée Vivien

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