Poème liss - 34 Poèmes sur liss


34 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : élusse élusses hâlasse hâlasses hélasse hélasses laçasse laçasses laissa laissai laissais laissait laissas laissât laisse laissé laissée laissées laisses laissés laïussa laïussai laïussais laïussait laïussas laïussât laïusse laïussé laïusses ...


Elle demeure en son palais, près du Bosphore,
la lune s'étend comme en un lit nacré
Sa
bouche est interdite et son corps est sacré,
Et
nul être, sauf moi, n'osa l'étreindre encore.

Des
nègres cauteleux la servent à genoux
Humbles
, ils ont pourtant des regards de menace
Fugitifs
à l'égal d'un éclair roux qui passe
Leur
sourire est très blanc et leurs gestes sont doux

Ils
sont ainsi mauvais parce qu'ils sont eunuques
Et
que celle que j'aime a des yeux sans pareils,
Pleins
d'abîmes, de mers, de déserts, de soleils,
Qui
font vibrer d'amour les moelles et les nuques.

Leur
colère est le cri haineux de la douleur
Et
moi, je les excuse en la sentant si belle,
Si
loin d'eux à jamais, si près de moi Pour elle,
Elle
les voit souffrir en mordant une fleur.

J
'entre dans le palais baigné par l'eau charmante,
l'ombre est calme, où le silence est infini,
, sur les tapis frais plus qu'un herbage uni,
Glissent
avec lenteur les pas de mon amante.

Ma
Sultane aux yeux noirs m'attend, comme autrefois.
Des
jasmins enlaceurs voilent les jalousies
J
'admire, en l'admirant, ses parures choisies,
Et
mon âme s'accroche aux bagues de ses doigts.

Nos
caresses ont de cruels enthousiasmes
Et
des effrois et des rires de désespoir
Plus
tard une douceur tombe, semblable au soir,
Et
ce sont des baisers de soeur, après les spasmes.

Elle
redresse un pli de sa robe, en riant
Et
j'évoque son corps mûri par la lumière
Auprès
du mien, dans quelque inégal cimetière,
Sous
l'ombre sans terreur des cyprès d'orient.
Elle demeure en son palais
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde,
Car
le toucher pénètre ainsi que fait la voix,
L
'harmonie et le songe et la douleur profonde
Frémissent
longuement sur le bout de mes doigts.

Je
comprends mieux, en les frôlant, les choses belles,
Je
partage leur vie intense en les touchant,
C
'est alors que je sais ce qu'elles ont en elles
De
noble, de très doux et de pareil au chant.

Car
mes doigts ont connu la chair des poteries
La
chair lisse du marbre aux féminins contours
Que
la main qui les sait modeler a meurtries,
Et
celle de la perle et celle du velours.

Ils
ont connu la vie intime des fourrures,
Toison
chaude et superbe où je plonge les mains !
Ils
ont connu l'ardent secret des chevelures
se sont effeuillés des milliers de jasmins.

Et
, pareils à ceux-là qui viennent des voyages.
Mes
doigts ont parcouru d'infinis horizons,
Ils
ont éclairé, mieux que mes yeux, des visages
Et
m'ont prophétisé d'obscures trahisons.

Ils
ont connu la peau subtile de la femme,
Et
ses frissons cruels et ses parfums sournois...
Chair
des choses ! J'ai cru parfois étreindre une âme
Avec
le frôlement prolongé de mes doigts...
Chair des choses
Poèmes de Renée Vivien

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