Poème lie+Le - 135 Poèmes sur lie+Le


135 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai hâlais hâlait hâlas hâlât hâle hâlé hâlée hâlées hâles hâlés héla hélai hélais hélait hélas hélât ...


Un amateur du jardinage,
Demi-bourgeois
, demi-manant,
Possédait
en certain village
Un
jardin assez propre, et le clos attenant.
Il
avait de plant vif fermé cette étendue.

croissait à plaisir l'oseille et la laitue,
De
quoi faire à Margot pour sa fête un bouquet,
Peu
de jasmin d'Espagne, et force serpolet.
Cette
félicité par un lièvre troublée
Fit
qu'au seigneur du bourg notre homme se plaignit.
" Ce
maudit animal vient prendre sa goulée

Soir
et matin, dit-il, et des pièges se rit ;
Les
pierres, les bâtons y perdent leur crédit :
Il
est sorcier, je crois. - Sorcier ? je l'en défie,
Repartit
le seigneur : fût-il diable, Miraut,

En
dépit de ses tours, l'attrapera bientôt.
Je
vous en déferai, bon homme, sur ma vie.
- Et
quand ? - Et dès demain, sans tarder plus longtemps. "
La
partie ainsi faite, il vient avec ses gens.
Cependant
on fricasse, on se rue en cuisine.

" De
quand sont vos jambons ? ils ont fort bonne mine.
- Monsieur
, ils sont à vous. - Vraiment, dit le Seigneur,
Je
les reçois, et de bon cœur. "
Il
déjeune très bien ; aussi fait sa famille,

Chiens
, chevaux, et valets, tous gens bien endentés ;
Il
commande chez l'hôte, y prend des libertés,
Boit
son vin, caresse sa fille.
L
'embarras des chasseurs succède au déjeuné.
Chacun
s'anime et se prépare :

Les
trompes et les cors font un tel tintamarre
Que
le bon homme est étonné.
Le
pis fut que l'on mit en piteux équipage
Le
pauvre potager : adieu planches, carreaux ;
Adieu
chicorée et poireaux ;

Adieu
de quoi mettre au potage.
Le
lièvre était gîté dessous un maître chou.
On
le quête ; on le lance : il s'enfuit par un trou,
Non
pas trou, mais trouée, horrible et large plaie
Que
l'on fit à la pauvre haie

Par
ordre du Seigneur ; car il eût été mal
Qu
'on n'eût pu du jardin sortir tout à cheval.
Le
bon homme disait : " Ce sont là jeux de prince. "
Mais
on le laissait dire ; et les chiens et les gens
Firent
plus de dégât en une heure de temps

Que
n'en auraient fait en cent ans
Tous
les lièvres de la province.
princes, videz vos débats entre vous :
De
recourir aux rois vous seriez de grands fous.
Il
ne les faut jamais engager dans vos guerres,
Ni
les faire entrer sur vos terres.
Le Jardinier et son Seigneur
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Un envoyé du Grand Seigneur
Préférait, dit l'histoire, un jour chez l'Empereur,
Les forces de son maître à celles de l'Empire.
Un Allemand se mit à dire :
" Notre prince a des dépendants
Qui, de leur chef, sont si puissants
Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée. "
Le chiaoux, homme de sens,
Lui dit : " Je sais par renommée
Ce que chaque Électeur peut de monde fournir ;
Et cela me fait souvenir
D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie.
J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer
Les cent têtes d'une Hydre au travers d'une haie.
Mon sang commence à se glacer ;
Et je crois qu'à moins on s'effraie.
Je n'en eus toutefois que la peur sans le mal :
Jamais le corps de l'animal
Ne put venir vers moi, ni trouver d'ouverture.
Je rêvais à cette aventure,
Quand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef,
Et bien plus d'une queue, à passer se présente.
Me voilà saisi derechef
D'étonnement et d'épouvante.

Ce
chef passe, et le corps, et chaque queue aussi :
Rien ne les empêcha ; l'un fit chemin à l'autre. Je soutiens qu'il en est ainsi
De votre empereur et du nôtre. "
Le Dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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