Poème iris - 4 Poèmes sur iris


4 poèmes


Phonétique : ira irai irais irait iras ire ires iris irisé irrité


Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai
vu tous les soleils y venir se mirer
S'y
jeter à mourir tous les désespérés
Tes
yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À
l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis
le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été
taille la nue au tablier des anges
Le
ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les
vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes
yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes
yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le
verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère
des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept
glaives ont percé le prisme des couleurs
Le
jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris
troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes
yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par
où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque
le coeur battant ils virent tous les trois
Le
manteau de Marie accroché dans la crèche

Une
bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour
toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop
peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il
leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant
accaparé par les belles images
Écarquille
les siens moins démesurément
Quand
tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On
dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils
des éclairs dans cette lavande
Des
insectes défont leurs amours violentes
Je
suis pris au filet des étoiles filantes
Comme
un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai
retiré ce radium de la pechblende
Et
j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô
paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes
yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il
advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur
des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi
je voyais briller au-dessus de la mer
Les
yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Les Yeux d'Elsa
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Ode

Je
n'ai repos ni nuit ni jour,
Je
brûle, et je me meurs d'amour,
Tout
me nuit, personne ne m'aide,
Le
mal m'ôte le jugement,
Et
plus je cherche de remède,
Moins
je trouve d'allégement.

Je
suis désespéré, j'enrage,
Qui
me veut consoler m'outrage,
Si
je pense à ma guérison,
Je
tremble de cette espérance,
Je
me fâche de ma prison,
Et
ne crains que ma délivrance.

Orgueilleuse
et belle qu'elle est,
Elle
me tue, elle me plaît,
Ses
faveurs qui me sont si chères
Quelquefois
flattent mon tourment,
Quelquefois
elle a des colères
Qui
me poussent au monument.

Mes
amoureuses fantaisies,
Mes
passions, mes frénésies,
Qu'ai-je
plus encore à souffrir ?
Dieux
, destins, amour, ma maîtresse,
Ne
dois-je jamais ni guérir
Ni
mourir du trait qui me blesse ?

Mais
suis-je point dans un tombeau ?
Mes
yeux ont perdu leur flambeau,
Et
mon âme Iris l'a ravie ;
Encor
voudrais-je que le sort
Me
fît avoir plus d'une vie
Afin
d'avoir plus d'une mort.

Plût
aux dieux qui me firent naître
Qu'ils
eussent retenu mon être
Dans
le froid repos du sommeil,
Que
ce corps n'eût jamais eu d'âme,
Et
que l'Amour ou le Soleil
Ne
m'eussent point donné leur flamme.

Tout
ne m'apporte que du mal,
Mon
propre démon m'est fatal,
Tous
les astres me sont funestes,
J'ai
beau recourir aux autels,
Je
sens que pour moi les célestes
Sont
faibles comme les mortels.

Ô
destins ! tirez-moi de peine,
Dites-moi
, si cette inhumaine
Consent
à mon affliction :
Je
bénirai son injustice
Et
n'aurai d'autre passion
Que
de courir à mon supplice.

Las
! je ne sais ce que je veux,
Mon
âme est contrainte à mes voeux,
Ce
que je crains je le demande,
Je
cherche mon contentement,
Et
quand j'ai du mal j'appréhende
Qu'il
finisse trop promptement.
Je n'ai repos ni nuit ni jour
Poèmes de Théophile de Viau

Citations de Théophile de Viau
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