Poème gage - 18 Poèmes sur gage


18 poèmes


Phonétique : cage cageot cages caget cocuage cocuages cogité gag gage gagé gagea gageai gageais gageait gageas gageât gagée gagées gages gagés gags gouge gouges kg


La mouche et la fourmi contestaient de leur prix :
" O
Jupiter ! dit la première,
Faut-il
que l'amour-propre aveugle les esprits
D
'une si terrible manière,
Qu
'un vil et rampant animal

A
la fille de l'air ose se dire égal !
Je
hante les palais, je m'assieds à ta table :
Si
l'on t'immole un bœuf, j'en goûte devant toi ;
Pendant
que celle-ci, chétive et misérable,
Vie
trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi.
Mais
, ma mignonne, dites-moi,
Vous
campez-vous jamais sur la tête d'un roi,

D
'un empereur, ou d'une belle ?
Je
rehausse d'un teint la blancheur naturelle ;
Et
la dernière main que met à sa beauté
Une
femme allant en conquête,
C
'est un ajustement des mouches emprunté.
Puis
allez-moi rompre la tête
De
vos greniers ! - Avez-vous dit ?

Lui
répliqua la ménagère.
Vous
hantez les palais ; mais on vous y maudit.
Et
quant à goûter la première
De
ce qu'on sert devant les dieux,
Croyez-vous
qu'il en vaille mieux ?
Si
vous entrez partout, aussi font les profanes.
Sur
la tête des rois et sur celle des ânes
Vous
allez vous planter, je n'en disconviens pas ;

Et
je sais que d'un prompt trépas
Cette
importunité bien souvent est punie.
Certain
ajustement, dites-vous, rend jolie ;
J
'en conviens ; il est noir ainsi que vous et moi.
Je
veux qu'il ait nom mouche : est-ce un sujet pourquoi
Vous
fassiez sonner vos mérites ?

Nomme-t-on
pas aussi mouches les parasites ?
Cessez
donc de tenir un langage si vain :
N
'ayez plus ces hautes pensées.
Les
mouches de cour sont chassées ;
Les
mouchards sont pendus ; et vous mourrez de faim,
De
froid, de langueur, de misère,
Quand
Phébus régnera sur un autre hémisphère,

Alors
je jouirai du fruit de mes travaux :
Je
n'irai, par monts ni par vaux,
M
'exposer au vent, à la pluie ;
Je
vivrai sans mélancolie :
Le
soin que j'aurai pris de soin m'exemptera.
Je
vous enseignerai par là.
Ce
que c'est qu'une fausse ou véritable gloire.
Adieu
je perds le temps ; laissez-moi travailler ;
Ni
mon grenier, ni mon armoire,
Ne
se remplit à babiller. "
La Mouche et la Fourmi
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait
en son bec un fromage.
Maître
Renard, par l'odeur alléché,
Lui
tint à peu près ce langage :
! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que
vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans
mentir, si votre ramage
Se
rapporte à votre plumage,
Vous
êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
A
ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et
pour montrer sa belle voix,
Il
ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le
Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez
que tout flatteur
Vit
aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette
leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Le
Corbeau, honteux et confus,
Jura
, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Le Corbeau et le Renard
Poèmes de Jean de La Fontaine

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