Poème faudrai - 8 Poèmes sur faudrai


8 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : fader fadera faderai faderais faderait faderas fadeur fadeurs faudra faudrai faudrais faudrait faudras fédéra fédérai fédérais fédérait fédéras fédérât fédère fédéré fédérée fédérées Federer fédérer fédérera fédérerai fédérerais fédérerait ...


Je devais par la royauté
Avoir
commencé mon ouvrage :
A
la voir d'un certain côté,
Messer
Gaster en est l'image ;
S
'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent.

De
travailler pour lui les membres se lassant,
Chacun
d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans
rien faire, alléguant l'exemple de Gaster.
" Il
faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air.
Nous
suons, nous peinons comme bêtes de somme ;
Et
pour qui ? pour lui seul ; nous n'en profitons pas ;
Notre
soin n'aboutit qu'à fournir ses repas.
Chômons
, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre. "
Ainsi
dit, ainsi fait. Les mains cessent de prendre,
Les
bras d'agir, les jambes de marcher :
Tous
dirent à Gaster qu'il en allât chercher.
Ce
leur fut une erreur dont ils se repentirent :
Bientôt
les pauvres gens tombèrent en langueur ;
Il
ne se forma plus de nouveau sang au cœur ;
Chaque
membre en souffrit ; les forces se perdirent.
Par
ce moyen, les mutins virent
Que
celui qu'ils croyaient oisif et paresseux,
A
l'intérêt commun contribuait plus qu'eux.

Ceci
peut s'appliquer à la grandeur royale.
Elle
reçoit et donne, et la chose est égale.
Tout
travaille pour elle, et réciproquement
Tout
tire d'elle l'aliment.
Elle
fait subsister l'artisan de ses peines,
Enrichit
le marchant, gage le magistrat,
Maintient
la laboureur, donne paie au soldat,
Distribue
en cent lieux ses grâces souveraines,
Entretient
seule tout l'État.
Ménénius
le sut bien dire.
La
commune s'allait séparer du sénat.
Les
mécontents disaient qu'il avait tout l'empire,
Le
pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ;
Au
lieu que tout le mal était de leur côté,
Les
tributs, les impôts, les fatigues de guerre.
Le
peuple hors des murs était déjà posté,
La
plupart s'en allaient chercher une autre terre
Quand
Ménénius leur fit voir
Qu
'ils étaient aux membres semblables,
Et
par cet apologue, insigne entre les fables,
Les
ramena dans leur devoir.
Les Membres et l'Estomac
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Une hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,
Et devant qu'ils fussent éclos,
Les annonçait aux matelots.
Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
" Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons :
Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
Un jour viendra, qui n'est pas loin,
Que ce qu'elle répand sera votre ruine.
De là naîtront engins à vous envelopper,
Et lacets pour vous attraper,
Enfin mainte et mainte machine
Qui causera dans la saison
Votre mort ou votre prison :
Gare la cage ou le chaudron !
C'est pourquoi, leur dit l'hirondelle,
Mangez ce grain ; et croyez-moi. "
Les oiseaux se moquèrent d'elle :
Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
Quand la chènevière fut verte,
L'hirondelle leur dit : " Arrachez brin à brin
Ce qu'a produit ce maudit grain,
Ou soyez sûrs de votre perte.
- Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
Le bel emploi que tu nous donnes !
Il nous faudrait mille personnes
Pour éplucher tout ce canton. "
La chanvre étant tout à faire crue,
L'hirondelle ajouta : " Ceci ne va pas bien ;
Mauvaise graine est tôt venue.
Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,
Dès que vous verrez que la terre
Sera couverte, et qu'à leurs blés
Les gens n'étant plus occupés
Feront aux oisillons la guerre ;
Quand reginglettes et réseaux
Attraperont petits oiseaux,
Ne volez plus de place en place,
Demeurez au logis, ou changez de climat :
Imitez le canard, la grue, et la bécasse.
Mais vous n'êtes pas en état
De passer, comme nous, les déserts et les ondes,
Ni d'aller chercher d'autres mondes ;
C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr,
C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. "
Les oisillons, las de l'entendre,
Se mirent à jaser aussi confusément
Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre
Ouvrait la bouche seulement.
Il en prit aux uns comme aux autres :
Maint oisillon se vit esclave retenu.

Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres,
Et ne croyons le mal que quand il est venu.
L'Hirondelle et les petits Oiseaux
Poèmes de Jean de La Fontaine

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