Poème etant - 28 Poèmes sur etant


28 poèmes


Phonétique : ethnie ethnies Étienne


Très chère, sois plus femme encore, si tu veux
Me
plaire davantage et sois faible et sois tendre,
Mêle
avec art les fleurs qui parent tes cheveux,
Et
sache t’incliner au balcon pour attendre.

Ce
qu’il est de plus grave en un monde futile,
C’est
d’être belle et c’est de plaire aux yeux surpris,
D’être
la cime pure, et l’oasis, et l’île,
Et
la vague musique au langage incompris.

Qu’un
changeant univers se transforme en ta face,
Que
ta robe s’allie à la couleur du jour,
Et
choisis tes parfums avec un art sagace,
Puisqu’un
léger parfum sait attirer l’amour.
Immobile
au milieu des jours, sois attentive
Comme
si tu suivais les méandres d’un chant,
Allonge
ta paresse à l’ombre d’une rive,
Etre
sous les cyprès à l’ombre du couchant.

Sois
lointaine, sois la Présence des ruines
Dans
les palais détruitsfrisonne l’hiver,
Dans
les temples croulants aux ombres sibyllines,
Et
souffre de la mort du soleil sur la mer.

Comme
une dont on hait la race et qu’on exile,
Sois
faible et parle bas, et marche avec lenteur.
Expire
chaque soir avec le jour fébrile,
Agonise
d’un bruit et meurs d’une senteur.

Étant
ainsi ce que mon rêve t’aurait faite,
Reçois
de mon amour un hommage fervent,
O
toi qui sais combien le ciel est décevant
Aux
curiosités fébriles du poète !

Et
je retrouverai dans ton unique voix,
Dans
le rayonnement de ton visage unique,
Toute
l’ancienne pompe et l’ancienne musique
Et
le tragique amour des reines d’autrefois.

Tes
beaux cheveux seront mon royal diadème,
Mes
sirènes d’hier chanteront dans ta voix.
Tu
seras tout ce que j’adorais autrefois,
Toi
seule incarneras l’amour divers que j’aime.
Sois Femme
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Vertigineusement, j’allais vers les Etoiles…
Mon
orgueil savourait le triomphe des dieux,
Et
mon vol déchirait, nuptial et joyeux,
Les
ténèbres d’été, comme de légers voiles…

Dans
un fuyant baiser d’hymen, je fus l’amant
De
la Nuit aux cheveux mêlés de violettes,
Et
les fleurs du tabac m’ouvraient leurs cassolettes
D’ivoire
, où tiédissait un souvenir dormant.

Et
je voyais plus haut la divine Pléiade…
Je
montais… J’atteignais le Silence Eternel…
Lorsque
je me brisai, comme un fauve arc-en-ciel,
Jetant
des lueurs d’or et d’onyx et de jade…

J’étais
l’éclair éteint et le rêve détruit…
Ayant
connu l’ardeur et l’effort de la lutte,
La
victoire et l’effroi monstrueux de la chute,
J’étais
l’astre tombé qui sombre dans la nuit.
La Fusée
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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