Poème es - 489 Poèmes sur es


489 poèmes


Phonétique : eau eh es et eth eu eue eues euh eus eut eût


Hans Carvel prit sur ses vieux ans
Femme
jeune en toute manière;
Il
prit aussi soucis cuisants;
Car
l'un sans l'autre ne va guère.

Babeau
(c'est la jeune femelle, Fille du bailli Concordat)
Fut
du bon poil, ardente, et belle
Et
propre à l'amoureux combat.
Carvel
craignant de sa nature
Le
cocuage et les railleurs,
Alléguait
à la créature

Et
la Légende, et l'Ecriture,
Et
tous les livres les meilleurs:
Blâmait
les visites secrètes;
Frondait
l'attirail des coquettes,
Et
contre un monde de recettes,
Et
de moyens de plaire aux yeux,

Invectivait
tout de son mieux.
A
tous ces discours la galande
Ne
s'arrêtait aucunement;
Et
de sermons n'était friande
A
moins qu'ils fussent d'un amant.
Cela
faisait que le bon sire

Ne
savait tantôt plus qu'y dire,
Eut
voulu souvent être mort.
Il
eut pourtant dans son martyre
Quelques
moments de réconfort:
L
'histoire en est très véritable.
Une
nuit, qu'ayant tenu table,

Et
bu force bon vin nouveau,
Carvel
ronflait près de Babeau,
Il
lui fut avis que le diable
Lui
mettait au doigt un anneau,
Qu
'il lui disait..: Je sais la peine
Qui
te tourmente, et qui te gène ;

Carvel
, j'ai pitié de ton cas,
Tiens
cette bague, et ne la lâches.
Car
tandis qu'au doigt tu l'auras,
Ce
que tu crains point ne seras,
Point
ne seras sans que le saches.
Trop
ne puis vous remercier,

Dit
Carvel, la faveur est grande.
Monsieur
Satan, Dieu vous le rende,
Grand
merci Monsieur l'aumônier
Là-dessus
achevant son somme,
Et
les yeux encore aggraves,
Il
se trouva que le bon homme

Avait
le doigt ou vous savez.
L'anneau d'Hans Carvel
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 956 votes


Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde,
On
a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De
cette vérité deux fables feront foi,
Tant
la chose en preuves abonde.

Entre
les pattes d'un lion
Un
rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le
roi des animaux, en cette occasion,
Montra
ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce
bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu
'un aurait-il jamais cru
Qu
'un lion d'un rat eût affaire ?
Cependant
il avint qu'au sortir des forêts
Ce
lion fut pris dans des rets,
Dont
ses rugissements ne le purent défaire.
Sire
rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu
'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.

Patience
et longueur de temps
Font
plus que force ni que rage.
Le Lion et le Rat
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 862 votes