Poème emit - 9 Poèmes sur emit


9 poèmes


Phonétique : Emma eûmes


Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô
boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase
! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des
souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je
la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !


La
langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout
un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit
dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme
d'autres esprits voguent sur la musique,
Le
mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.


J
'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se
pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes
tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu
contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De
voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :


Un
port retentissant où mon âme peut boire
A
grands flots le parfum, le son et la couleur ;
les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent
leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D
'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.


Je
plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans
ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et
mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura
vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis
bercements du loisir embaumé !


Cheveux
bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous
me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur
les bords duvetés de vos mèches tordues
Je
m'enivre ardemment des senteurs confondues
De
l'huile de coco, du musc et du goudron.


Longtemps
! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera
le rubis, la perle et le saphir,
Afin
qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N
'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
je hume à longs traits le vin du souvenir ?

La chevelure
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,
L
'autre portant l'argent de la gabelle.
Celui-ci
, glorieux d'une charge si belle,
N
'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il
marchait d'un pas relevé,
Et
faisait sonner sa sonnette :
Quand
l'ennemi se présentant,
Comme
il en voulait à l'argent,
Sur
le mulet du fisc une troupe se jette,
Le
saisit au frein et l'arrête.
Le
mulet, en se défendant,
Se
sent percer de coups ; il gémit, il soupire.
" Est-ce
donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis ?
Ce
mulet qui me suit du danger se retire ;
Et
moi j'y tombe, et je péris !
- Ami
, lui dit son camarade,
Il
n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi :
Si
tu n'avais servi qu'un meunier, comme moi,
Tu
ne serais pas si malade. "
Les deux Mulets
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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