Poème dis+toi - 70 Poèmes sur dis+toi


70 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : d dada dadais dadas dais daté de deçà déçois déçoit déçu déçue déçues déçus déçut déçût dédia dédiai dédiais dédiait dédias dédiât dédie dédié dédiée dédiées dédies dédiés ...


Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai
vu tous les soleils y venir se mirer
S'y
jeter à mourir tous les désespérés
Tes
yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À
l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis
le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été
taille la nue au tablier des anges
Le
ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les
vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes
yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes
yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le
verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère
des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept
glaives ont percé le prisme des couleurs
Le
jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris
troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes
yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par
où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque
le coeur battant ils virent tous les trois
Le
manteau de Marie accroché dans la crèche

Une
bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour
toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop
peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il
leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant
accaparé par les belles images
Écarquille
les siens moins démesurément
Quand
tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On
dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils
des éclairs dans cette lavande
Des
insectes défont leurs amours violentes
Je
suis pris au filet des étoiles filantes
Comme
un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai
retiré ce radium de la pechblende
Et
j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô
paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes
yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il
advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur
des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi
je voyais briller au-dessus de la mer
Les
yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Les Yeux d'Elsa
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Si je vous dis : j'ai tout abandonné
C
'est qu'elle n'est pas celle de mon corps,
Je
ne m'en suis jamais vanté,
Ce
n'est pas vrai
Et
la brume de fond où je me meus
Ne
sait jamais si j'ai passé.

L
'éventail de sa bouche, le reflet de ses yeux,
Je
suis le seul à en parler,
je
suis le seul qui soit concerné
Par
ce miroir si nul où l'air circule à travers moi
Et
l'air a un visage aimant, ton visage,
A
toi qui n'as pas de nom et que les autres ignorent,
La
mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi,
Les
astres te devinent, les nuages t'imaginent
Et
le sang de la générosité
Te
porte avec délices.
Je
chante la grande joie de te chanter,
La
grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir,
La
candeur de t'attendre, l'innocence de te connaitre,

O
toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et l'ignorance,
Qui
supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je
chante pour chanter, je t'aime pour chanter
Le
mystère où l'amour me crée et se délivre.

Tu
es pure, tu es encore plus pure que moi-même.
Celle de toujours, toute
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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