Poème ces+est - 152 Poèmes sur ces+est


152 poèmes


Phonétique : c c.-à-d ce ceci cédé ces cet ci ci-haut ciao Cie cité côté ct esché essai essaie essaies essais esse esses essieu essuie essuies est eusse eusses


19 juin 1837

Accourez
vite à nos splendides fêtes !
Ici
banquets, là concert, ailleurs bal.
Les
diamants rayonnent sur les têtes,
Le
vin rougit les coupes de cristal.
Ce
luxe altier qui partout se déroule,
Le
peuple va le payer en gros sous.
Municipaux
, au loin chassez la foule.
Amusons-nous
!

Quel
beau festin ! mets précieux et rares,
Dont
à prix d'or on eut chaque morceau,
Vins
marchandés aux crus les plus avares
Et
que le temps a scellés de son sceau...
Quel
est ce bruit ?... - Rien, c'est un prolétaire
Qui
meurt de faim à quelques pas de vous.
-
Un homme mort ?... C'est fâcheux ! Qu'on l'enterre.
Enivrons-nous
!

Voici
des fruits qu'à l'automne
Vole
à grand frais l'été pour ces repas :
, c'est l'Aï dont la mousse écumeuse
Suit
le bouchon qui saute avec fracas...
Qu
'est-ce ?... un pétard que la rage éternelle
Des
factieux ? - Non, non, rassurez-vous !
Un
commerçant se brûle la cervelle...
Enivrons-nous
!

Duprez
commence... Ô suaves merveilles !
Gais
conviés, désertez vos couverts.
C
'est maintenant le bouquet des oreilles ;
On
va chanter pour mille écus de vers.
Quel
air plaintif vient jusqu'en cette enceinte ?...
Garde
, alerte ! En prison traînez tous
Ce
mendiant qui chante une complainte...
Enivrons-nous
!

Femmes
, au bal ! La danse vous appelle ;
Des
violons entendez les accords.
Mais
une voix d'en haut nous interpelle .
Tremblez
! tremblez ! vous dansez sur les morts
Ce
sol maudit que votre valse frôle,
Le
fossoyeur le foulait avant nous...
Tant
mieux ! la terre est sous nos pieds plus molle.
Trémoussez-vous
!

Chassons
bien loin cette lugubre image
Qui
du plaisir vient arrêter l'essor.
Déjà
pâlit sous un autre nuage
Notre
horizon de parures et d'or.
C
'est Waterloo... Pardieu, que nous importe !
Quand
l'étranger eut tiré les verroux,
On
nous a vu entrer par cette porte...
Trémoussez-vous
!

Çà
, notre fête est brillante peut-être ?
Elle
a coûté neuf cent vingt mille francs.
Qu
'en reste-t-il ? Rien... sur une fenêtre,
Au
point du jour, des lampions mourants.
Quand
le soleil éclairera l'espace,
Cent
mobiliers seront vendus dessous.
Vite
, aux recors, calèches, faites place...
Éloignons-nous
!
La fête à l'Hôtel de Ville
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Des vers, à loi, rimeur intarissable ?
A
toi des vers ? C'est un projet de fou !
C
'est au désert jeter un grain de sable ;
Sur
le rocher c'est poser un caillou.
N
'ai-je pas vu ma muse trop rebelle
A
mes désirs souvent se refuser ?
Or
, pour parler ta langue maternelle,
Il faut improviser.

Improviser
, c'est le premier mérite,
Le
vrai trésor, l'inestimable bien,
En
notre sièclecelui qui fait vite
A
plus de prix que celui qui fait bien.
Heureux
qui sait faire vite et bien faire !
Avec
cet art à tout l'on peut viser.
De
lui naquit ton succès populaire ;
Tu sus l'improviser !

Peu
d'élus ont ce talent en partage.
Ils
l'ignoraient, nos tuteurs des trois jours,
Oui
, de juillet saisissant l'héritage,
Ont
du torrent si bien réglé le cours.
Depuis
qu'ils ont remis tout à sa place,
Si
le pays n'est que plus divisé,
C
'est qu'oubliant le précepte d'Horace,
Ils ont improvisé.

Un
gros banquier qui ne prête qu'à douze,
A
, l'an dernier, serré le doux lien.
Avant
six mois, sa diligente épouse
Donne
à l'Etat un petit citoyen.
Le
financier d'abord éclate et peste ;
Puis
il médite, et bientôt ravisé,
«
Diable, dit-il, ma femme est un peu leste !
Aurais-je improvisé ? »

Si
le secret de ton art poétique
Aux
dieux du monde était du moins livré !
Société
, mœurs, lois et politique,
Tout
a besoin d'être régénéré.
Des
exploitants en vain l'absurde foule
Nous
dit : « Le temps peut seul organiser. »
Badauds, arrière ! autour de vous tout croule.
Il faut improviser.
L'improvisation
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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