Poème cede - 11 Poèmes sur cede


11 poèmes


Phonétique : céda cédai cédais cédait cédas cédât cède cédée cédées cèdes cédés


Toutes les choses au hasard
Tous
les mots dits sans y penser
Et
qui sont pris comme ils sont dits
Et
nul n'y perd et nul n'y gagne

Les
sentiments à la dérive
Et
l'effort le plus quotidien
Le
vague souvenir des songes
L
'avenir en butte à demain

Les
mots coincés dans un enfer
De
roues usées de lignes mortes
Les
choses grises et semblables
Les
hommes tournant dans le vent

Muscles
voyants squelette intime
Et
la vapeur des sentiments
Le
coeur réglé comme un cercueil
Les
espoirs réduits à néant

Tu
es venue l'après-midi crevait la terre
Et
la terre et les hommes ont changé de sens
Et
je me suis trouvé réglé comme un aimant
Réglé
comme une vigne

A
l'infini notre chemin le but des autres
Des
abeilles volaient futures de leur miel
Et
j'ai multiplié mes désirs de lumière
Pour
en comprendre la raison

Tu
es venue j'étais très triste j'ai dit oui
C
'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde
Petite
fille je t'aimais comme un garcon
Ne
peut aimer que son enfance

Avec
la force d'un passé très loin très pur
Avec
le feu d'une chanson sans fausse note
La
pierre intacte et le courant furtif du sang
Dans
la gorge et les lèvres

Tu
es venue le voeu de vivre avait un corps
Il
creusait la nuit lourde il caressait les ombres
Pour
dissoudre leur boue et fondre leurs glacons
Comme
un oeil qui voit clair

L
'herbe fine figeait le vol des hirondelles
Et
l'automne pesait dans le sac des ténèbres
Tu
es venue les rives libéraient le fleuve
Pour
le mener jusqu'à la mer

Tu
es venue plus haute au fond de ma douleur
Que
l'arbre séparé de la forêt sans air
Et
le cri du chagrin du doute s'est brisé
Devant
le jour de notre amour

Gloire
l'ombre et la honte ont cédé au soleil
Le
poids s'est allégé le fardeau s'est fait rire
Gloire
le souterrain est devenu sommet
La
misère s'est effacée

La
place d'habitude où je m'abêtissais
Le
couloir sans réveil l'impasse et la fatigue
Se
sont mis à briller d'un feu battant des mains
L
'éternité s'est dépliée

O
toi mon agitée et ma calme pensée
Mon
silence sonore et mon écho secret
Mon
aveugle voyante et ma vue dépassée
Je
n'ai plus eu que ta présence

Tu
m'as couvert de ta confiance.
Dominique aujourd'hui présente
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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L'aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin,
Qui
droit à son terrier s'enfuyait au plus vite.
Le
trou de l'escarbot se rencontre en chemin.
Je
laisse à penser si ce gîte
Était
sûr ; mais où mieux ? Jean Lapin s'y blottit.
L
'aigle fondant sur lui nonobstant cet asile,
L
'escarbot intercède, et dit :
" Princesse
des oiseaux, il vous est fort facile
D
'enlever malgré moi ce pauvre malheureux ;
Mais
ne me faites pas cet affront, je vous prie ;
Et
puisque Jean Lapin vous demande la vie,
Donnez-la-lui
, de grâce, ou l'ôtez à tous deux :
C
'est mon voisin, c'est mon compère. "
L
'oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot,
Choque
de l'aile l'escarbot,
L
'étourdit, l'oblige à se taire,
Enlève
Jean Lapin. L'escarbot indigné
Vole
au nid de l'oiseau, fracasse, en son absence,
Ses
œufs, ses tendres œufs, sa plus douce espérance :
Pas
un seul ne fut épargné.
L
'aigle étant de retour, et voyant ce ménage,
Remplit
le ciel de cris : et pour comble de rage,
Ne
sait sur qui venger le tort qu'elle a souffert.
Elle
gémit en vain : sa plainte au vent se perd.
Il
fallut pour cet an vivre en mère affligée.
L
'an suivant, elle mit son nid en lieu plus haut.
L
'escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut :
La
mort de Jean Lapin derechef est vengée.
Ce
second deuil fut tel, que l'écho de ces bois
N
'en dormit de plus de six mois.
L
'oiseau qui porte Ganymède
Du
monarque des dieux enfin implore l'aide,
Dépose
en son giron ses œufs, et croit qu'en paix
Ils
seront dans ce lieu ; que pour ses intérêts,
Jupiter
se verra contraint de les défendre :
Hardi
qui les iraitprendre.
Aussi
ne les y prit-on pas.
Leur
ennemi changea de note,
Sur
la robe du dieu fit tomber une crotte ;
Le
dieu la secouant jeta les œufs à bas.
Quand
l'aigle sut l'inadvertance,
Elle
menaça Jupiter
D
'abandonner sa cour, d'aller vivre au désert,
De
quitter toute dépendance,
Avec
mainte autre extravagance.
Le
pauvre Jupiter se tut :
Devant
son tribunal l'escarbot comparut,
Fit
sa plainte, et conta l'affaire.
On
fit entendre à l'aigle enfin qu'elle avait tort.
Mais
, les deux ennemis ne voulant point d'accord,
Le
monarque des dieux s'avisa, pour bien faire,
De
transporter le temps où l'aigle fait l'amour
En
une autre saison, quand la race escarbote
Est
en quartier d'hiver, et, comme la marmotte,
Se
cache et ne voit point le jour.

L'Aigle et l'Escarbot
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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