Poème case - 3 Poèmes sur case


3 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : caquez caquiez casa casai casais casait casas case casée casées cases casez casiez causa causai causais causait causas cause causée causées causes causeuse causeuses causez causiez coaccusée coaccusées côchez ...


Tout est affaire de décor
Changer
de lit changer de corps
À
quoi bon puisque c'est encore
Moi
qui moi-même me trahis
Moi
qui me traîne et m'éparpille
Et
mon ombre se déshabille
Dans
les bras semblables des filles
j'ai cru trouver un pays.

Coeur
léger coeur changeant coeur lourd
Le
temps de rêver est bien court
Que
faut-il faire de mes jours
Que
faut-il faire de mes nuits
Je
n'avais amour ni demeure
Nulle
part où je vive ou meure
Je
passais comme la rumeur
Je
m'endormais comme le bruit.

C'était
un temps déraisonnable
On
avait mis les morts à table
On
faisait des châteaux de sable
On
prenait les loups pour des chiens
Tout
changeait de pôle et d'épaule
La
pièce était-elle ou non drôle
Moi
si j'y tenais mal mon rôle
C'était
de n'y comprendre rien

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent

Dans
le quartier Hohenzollern
Entre
La Sarre et les casernes
Comme
les fleurs de la luzerne
Fleurissaient
les seins de Lola
Elle
avait un coeur d'hirondelle
Sur
le canapé du bordel
Je
venais m'allonger près d'elle
Dans
les hoquets du pianola.

Le
ciel était gris de nuages
Il
y volait des oies sauvages
Qui
criaient la mort au passage
Au-dessus
des maisons des quais
Je
les voyais par la fenêtre
Leur
chant triste entrait dans mon être
Et
je croyais y reconnaître
Du
Rainer Maria Rilke.

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.

Elle
était brune elle était blanche
Ses
cheveux tombaient sur ses hanches
Et
la semaine et le dimanche
Elle
ouvrait à tous ses bras nus
Elle
avait des yeux de faïence
Elle
travaillait avec vaillance
Pour
un artilleur de Mayence
Qui
n'en est jamais revenu.

Il
est d'autres soldats en ville
Et
la nuit montent les civils
Remets
du rimmel à tes cils
Lola
qui t'en iras bientôt
Encore
un verre de liqueur
Ce
fut en avril à cinq heures
Au
petit jour que dans ton coeur
Un
dragon plongea son couteau

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Le chêne un jour dit au roseau :
" Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête,
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Le Chêne et le Roseau
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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