Poème besoin - 30 Poèmes sur besoin


30 poèmes


Synonymes (Cliquez pour la liste complète) : affaire appétence appétit commission dèche dénuement desiderata désir disette entretien envie exigence faim finalité fringale gêne goût impécuniosité indigence indispensable insatisfaction manque mésaise misère nécessaire nécessité pauvreté peine pénurie ...

Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : baisaient baisant baisent baisions baisons basaient basana basanai basanaient basanais basanait basanant basanas basanât basane basané basanée basanées basanent basanes basanés basanions basanons basant basent basin basins basions basons ...


L'aigle avait ses petits au haut d'un arbre creux,
La
laie au pied, la chatte entre les deux,
Et
sans s'incommoder, moyennant ce partage,
Mères
et nourrissons faisaient leur tripotage.
La
chatte détruisit par sa fourbe l'accord ;
Elle
grimpa chez l'aigle, et lui dit : " Notre mort
(Au
moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères)
Ne
tardera possible guères.
Voyez-vous
à nos pieds fouir incessamment
Cette
maudite laie, et creuser une mine ?
C
'est pour déraciner le chêne assurément,
Et
de nos nourrissons attirer la ruine :
L
'arbre tombant, ils seront dévorés ;
Qu
'ils s'en tiennent pour assurés.
S
'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte. "
Au
partir de ce lieu, qu'elle remplit de crainte,
La
perfide descend tout droit
A
l'endroit
la laie était en gésine.
"Ma
bonne amie et ma voisine,
Lui
dit-elle tout bas, je vous donne un avis :
L
'aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits.
Obligez-moi
de n'en rien dire :
Son
courroux tomberait sur moi. "
Dans
cette autre famille ayant semé l'effroi,
La
chatte en son trou se retire.
L
'aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins
De
ses petits ; la laie encore moins :
Sottes
de ne pas voir que le plus grand des soins,
Ce
doit être celui d'éviter la famine.
A
demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine,
Pour
secourir les siens dedans l'occasion ;
L
'oiseau royal, en cas de mine ;
La
laie, en cas d'irruption.
La
faim détruisit tout ; il ne resta personne
De
la gent marcassine et de la gent aiglonne
Qui
n'allât de vie à trépas :
Grand
renfort pour messieurs les chats.
Que
ne sait point ourdir une langue traîtresse
Par
sa pernicieuse adresse !
Des
malheurs qui sont sortis
De
la boîte de Pandore,
Celui
qu'à meilleur droit tout l'univers abhorre,
C
'est la fourbe, à mon avis.
L' Aigle la Laie et la Chatte
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Un chat, nommé Rodilardus,
Faisait des rats telle déconfiture
Que l'on n'en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son soûl ;
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un chat, mais pour un diable.
Or un jour qu'au haut et au loin
Le galand alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame,
Le demeurant des rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.
Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente,
Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu'ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, ils s'enfuiraient en terre ;
Qu'il n'y savait que ce moyen.
Chacun fut de l'avis de Monsieur le Doyen :
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d'attacher le grelot.
L'un dit : " Je n'y vas point, je ne suis pas si sot ",
L'autre : " Je ne saurais. " Si bien que sans rien faire
On se quitta. J'ai maints chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines,
Voire chapitres de chanoines.
Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne ;
Est-il besoin d'exécuter,
L'on ne rencontre plus personne.
Conseil tenu par les Rats
Poèmes de Jean de La Fontaine

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