Poème abime - 18 Poèmes sur abime


18 poèmes


Phonétique : abîma abîmai abîmais abîmait abîmâmes abîmas abîmât abîme abîmé abîmée abîmées abîmes abîmés


Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La
mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans
le déroulement infini de sa lame,
Et
ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu
te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu
l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se
distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au
bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous
êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme
, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
Ô
mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant
vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et
cependant voilà des siècles innombrables
Que
vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement
vous aimez le carnage et la mort,
Ô
lutteurs éternels, ô frères implacables !
L'Homme et la mer
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô
beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse
confusément le bienfait et le crime,
Et
l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu
contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu
répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes
baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui
font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu
du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le
destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu
sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et
tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu
marches sur des morts, beauté, dont tu te moques ;
De
tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant,
Et
le meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur
ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L
'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite
, flambe et dit : bénissons ce flambeau !
L
'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A
l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que
tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô
beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si
ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D
'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De
Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène,
Qu
'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme
, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L
'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Hymne à la beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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