Poème +p+Quoique - 4 Poèmes sur +p+Quoique


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : ! : ; ? à ah çà ha haï hâté hi ho hué thé yé-yé épais épaté épée épées épi épia épiai épiais épiait épias épiât épiça épiçai ...


Sans feu Paris ne peut plus vivre ;
Il
court, tout crispé de frissons,
Secouant
sa barbe de givre
Et
son lourd manteau de glaçons.
Sous
la laine où le vent pénètre,
Chaque
nez rouge que l'on voit
Dit
encore mieux qu'un thermomètre :
Quel froid ! Quel froid !

Dans
sa mansarde crevassée,
Ouverte
aux injures du temps,
Le
pauvre sous la paille usée
Cache
ses membres grelottants.
Trop
faible, en vain sa voix appelle
Le
pain qui manque... A son vieux toit
Un
seul hôte reste fidèle :
Le froid ! Le froid !

Le
monarque, en dix-huit cent trente,
Sur
ses pas amassait toujours
La
foule enthousiaste, ardente,
Sous
le chaud soleil des trois jours.
Mais
quand sur le quai la cour passe,
Aujourd
'hui, Seine et peuple, on voit
Tout
immobile, tout de glace...
Quel froid ! Quel froid !

Toujours
la gauche dynastique,
Eprise
de programmes creux,
Poursuit
sa futile tactique
De
demi-pas, de demi-vœux.
Son
éloquence en vain s'agite
Et
tourne dans un cercle étroit ;
Le
peuple dit en passant vile :
C'est froid ! C'est froid !

Chaque
matin, près de Lisette,
Mon
voisin, adroit séducteur,
Sans
feu, dans une humble chambrette
De
sa flamme exprime l'ardeur.
Mais
lorsqu'après l'amour en fraude,
L
'amour conjugal le reçoit,
Quoique
la chambre soit bien chaude,
Quel froid ! Quel froid !

En
dépit des calorifères,
Le
froid pénètre un peu partout,
Dans
les salons des ministères,
Et
même dans plus d'un grand raout.
A
l'Institut où l'on sommeille,
Aux
Cours où sans peine on s’assoit,
Aux
Français où l'art se réveille,
Quel froid ! Quel froid !

Mais
je sens, malgré ma douillette,
Qu
'en mon corps le froid s'est glissé,
Car
le feu sacré du poète
Est
lui-même au froid exposé,
Je
n'ai plus la force d'écrire
Et
la plume échappe à mon doigt...
Cessons
, car vous pourriez me dire
C'est froid ! C'est froid !
Quel froid !
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Quoique tes sourcils méchants
Te
donnent un air étrange
Qui
n’est pas celui d’un ange,
Sorcière
aux yeux alléchants,

Je
t’adore, ô ma frivole,
Ma
terrible passion !
Avec
la dévotion
Du
prêtre pour son idole.

Le
désert et la forêt
Embaument
tes tresses rudes,
Ta
tête a les attitudes
De
l’énigme et du secret.

Sur
ta chair le parfum rôde
Comme
autour d’un encensoir ;
Tu
charmes comme le soir,
Nymphe
ténébreuse et chaude.

Ah
! les philtres les plus forts
Ne
valent pas ta paresse,
Et
tu connais la caresse
Qui
fait revivre les morts !

Tes
hanches sont amoureuses
De
ton dos et de tes seins,
Et
tu ravis les coussins
Par
tes poses langoureuses.

Quelquefois
, pour apaiser
Ta
rage mystérieuse,
Tu
prodigues, sérieuse,
La
morsure et le baiser ;

Tu
me déchires, ma brune,
Avec
un rire moqueur,
Et
puis tu mets sur mon coeur
Ton
oeil doux comme la lune.

Sous
tes souliers de satin,
Sous
tes charmants pieds de soie,
Moi
, je mets ma grande joie,
Mon
génie et mon destin,

Mon
âme par toi guérie,
Par
toi, lumière et couleur !
Explosion
de chaleur
Dans
ma noire Sibérie !


Chanson d’après-midi
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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