Poème +L+ete - 228 Poèmes sur +L+ete


228 poèmes


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Jupiter dit un jour : " Que tout ce qui respire
S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur :
Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur ;
Je mettrai remède à la chose.
Venez, singe ; parlez le premier, et pour cause.
Voyez ces animaux, faites comparaison
De leurs beautés avec les vôtres.
Êtes-vous satisfait ? - Moi ? dit-il ; pourquoi non ?
N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ;
Mais pour mon frère l'ours, on ne l'a qu'ébauché :
Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre. "
L'ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort ;
Glosa sur l'éléphant, dit qu'on pourrait encor
Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
Que c'était une masse informe et sans beauté.
L'éléphant étant écouté,
Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles :
Il jugea qu'à son appétit
Dame baleine était trop grosse.
Dame fourmi trouva le ciron trop petit,
Se croyant, pour elle, un colosse.
Jupin les renvoya s'étant censurés tous,
Du reste, contents d'eux. Mais parmi les plus fous
Notre espèce excella ; car tout ce que nous sommes,
Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous,
Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes :
On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain.
Le fabricateur souverain
Nous créa besaciers tous de même manière
Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui :
Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d'autrui.
La Besace
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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L'autre exemple est tiré d'animaux plus petits.
Le
long d'un clair ruisseau buvait une colombe
Quand
sur l'eau se penchant une fourmis y tombe
Et
dans cet océan l'on eût vu la fourmis
S
'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.
La
colombe aussitôt usa de charité :
Un
brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,
Ce
fut un promontoire où la fourmis arrive.
Elle
se sauve ; et là-dessus
Passe
un certain croquant qui marchait les pieds nus.
Ce
croquant, par hasard, avait une arbalète.
Dès
qu'il voit l'oiseau de Vénus,
Il
le croit en son pot, et déjà lui fait fête.
Tandis
qu'à le tuer mon villageois s'apprête,
La
fourmis le pique au talon.
Le
vilain retourne la tête :

La
colombe l'entend, part, et tire de long
Le
soupé du croquant avec elle s'envole :
Point
de pigeon pour une obole.
La Colombe et la Fourmi
Poèmes de Jean de La Fontaine

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